Le Conseil fédéral veut l'aider à trouver le personnel qualifié nécessaire, écrit le SonntagsBlick. Contactée par Keystone-ATS, la Confédération confirme: "Le Département fédéral de l'intérieur (DFI) entend soutenir Lonza dans le recrutement exigeant d'experts pour produire le principe actif du vaccin", écrit-il dimanche.
"Le DFI examine actuellement la possibilité de faire appel à des spécialistes de l'administration fédérale, d'entreprises liées à la Confédération ou d'universités", poursuit-il. Le DFI examine également comment soutenir le placement d'employés de sociétés pharmaceutiques et d'autres entreprises. L'approvisionnement en vaccins Moderna est d'une importance capitale pour la Suisse, rappelle le département.
Un problème de réglementation
Selon la SonntagsZeitung, le problème se situe dans la réglementation relative aux pays tiers, qui limite le nombre de travailleurs autorisés à venir en Suisse en provenance de pays non membres de l'UE.
En 2020, Lonza avait déposé plusieurs demandes en Valais pour le recrutement de spécialistes de pays tiers; l'engagement de 17 personnes avait été approuvé. Le patron de Moderna, Stéphane Bancel, impute le retard des livraisons du vaccin aux lenteurs dans l'embauche du personnel du groupe industriel valaisan, rapportent les médias.
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"Une performance exceptionnelle de Lonza"
Interviewé dimanche dans Forum, le conseiller d'Etat valaisan a tenu à tempérer ces révélations: "L'année passée, Lonza a soumis un certain nombre de demandes, 22 ont été accordées, dont 17 sur le contingent valaisan, qui est pleinement exploité."
Le ministre en charge de l'économie et de la formation réfute également l'idée selon laquelle Lonza aurait tardé à évoquer sa pénurie de personnel. "Lonza ne peut pas aller plus vite que la musique. Ce qu'elle a fait pour Moderna est une performance absolument exceptionnelle: une nouvelle technologie, de nouveaux processus de production. Elle a fait ça en 8 mois alors que ça prend dans l'industrie 2 ans et demi en moyenne (...) Il y a bien sûr quelques maladies d'enfance et parfois quelques accrocs mais l'entreprise recherche fortement sur les marchés européens et hors de l'Union européenne", affirme-t-il.
Pour l'élu PDC, cette pénurie est d'ailleurs un problème partagé par tous les acteurs dans cette pandémie. "C'est une question qui se pose en Europe, à Bâle, à Genève ou à Zurich dans les mêmes termes. On manque de personnel dans le domaine scientifique, et c'est aussi un appel aux jeunes qui aura des effets à très long terme. Il est très important qu'on ait davantage de vocations dans ces métiers", fait-il valoir.
ats/jfe