Alors qu'en Allemagne, Volkswagen vient d'inaugurer sa première usine de recyclage des batteries, quelques entreprises suisses tentent de faire de même.
Parmi elle, Kybourz, une entreprise zurichoise connue pour ses scooters jaunes, qu'elle construit pour La Poste et qu'elle équipe d'une batterie électrique produite en Chine.
Mais, à terme, son but est de réussir à fabriquer des batteries neuves à partir de ses appareils hors d'usage, afin d'éviter l'extraction de métaux rares, néfastes pour l'environnement. Pour séparer les différents métaux rares, Kibourz a recours à l’eau, qui dissout la colle tenant ensemble les éléments. Pour ses essais, la société collabore avec l’EMPA, l’Institut fédéral de recherche pour les sciences des matériaux.
Pour l'instant, les essais de l'entreprise ne sont que des prototypes, mais elle s'attend à des résultats concrets d'ici 2 à 3 ans.
Les multiples vies d'une batterie
Mais si la création de batteries neuves à partir des anciennes n'est pas encore au point, cela ne veut pas dire pour autant qu'elles sont perdues.
En Suisse, les batteries de voitures sont renvoyées aux constructeurs étrangers ou alors livrés à Batrec, une usine bernoise qui les fond et récupère la plupart des métaux rares. L'an dernier, l'usine n'a par contre traité que 3 tonnes et demie de voitures, une situation qui s'explique tout d'abord par le nombre de véhicules encore assez bas mais aussi parce qu'une pile peut avoir plusieurs vies.
Chez Kibourz, une batterie vieille de 8 ans peut ainsi équiper des scooters de seconde main ou encore être combinée par exemple avec une installation photovoltaïque.
Dans les 5 à 10 ans à venir, le secteur s'attend toutefois à une explosion du nombre de batteries arrivées définitivement en fin de vie, et donc à recycler. Il s'agira alors d'être prêts.
Céline Fontannaz