La majorité des détenus (65%) exécutait une peine ou une mesure (y compris en exécution anticipée) et 1986 personnes (31%) se trouvaient en détention provisoire ou pour des motifs de sûreté. Il y avait 235 personnes (4%) qui étaient incarcérées pour d’autres raisons, a indiqué mardi l'Office fédéral de la statistique (OFS).
Le nombre de personnes en détention provisoire ou pour des motifs de sûreté a augmenté de 4,4%, alors que dans tous les autres genres de détention les chiffres ont diminué. Cette baisse se situe entre 10% en exécution (anticipée) de peine ou de mesure et 57% en mesures de contrainte selon la Loi fédérale sur les étrangers et l’intégration (LEI).
Taux d'occupation de 85,4%
Sur un total de 7397 places disponibles dans les 92 établissements de privation de liberté, 85,4% étaient occupées. Le nombre de ces institutions a baissé entre 2020 et 2021, mais leur capacité totale a augmenté de 24 places de détention. Ce qui confirme la tendance à la fermeture des établissements de petite taille au profit de la mise en service de ceux pouvant accueillir plus de personnes, relève l'OFS.
La dernière fois qu'il y a eu autant de places vacantes remonte à 2003. Quant au nombre de détenus, il n'a pas été aussi bas depuis 2011.
Le nombre de journées de détention passées dans les établissements pénitentiaires en 2020 a diminué de 8% par rapport à 2019. La moyenne du nombre de personnes détenues par jour se situe à 6277 en 2020, contre 6845 personnes en 2019. Le nombre total des incarcérations a quant à lui diminué de 13,4%, passant de 47'588 en 2019 à 41'224 en 2020.
ats/vajo
Douze évasions en 2020
Au niveau des évasions, sur les douze personnes qui se sont enfuies en 2020, deux sont revenues par leurs propres moyens et huit ont été rattrapées en l'espace d'une semaine. Une autre personne a été rattrapée par les forces de l'ordre au cours de l'année. Une seule a réussi à vraiment prendre la poudre d'escampette.
Le nombre d'évasions varie considérablement d'une année à l'autre: 19 ont réussi à s'échapper en 2019, contre huit en 2018. Il y a eu le moins d'évadés en 2015 (3) et le plus en 2011 (25).
Quant aux décès, ils ont diminué en 2020. Neuf personnes sont mortes en détention, soit deux fois moins que l'année précédente. Il y a eu deux suicides en 2020, contre huit en 2019. Les deux années, la moitié des suicides ont eu lieu en détention provisoire.
Genève en tête du nombre de personnes en détention provisoire
Les près de 2000 personnes en détention provisoire ou pour des motifs de sûreté sont de manière générale réparties entre les cantons proportionnellement au nombre d'habitants par canton. Genève fait figure d'exception, se plaçant en tête en termes de nombre de personnes en détention provisoire, alors qu'il n'est que sixième en termes de population.
Ce canton en recense 450, soit près d'un quart du total de cette catégorie de détention. Zurich suit avec un peu moins de 400 personnes, puis Vaud avec un peu plus de 300 personnes.
A l'instar des années précédentes, près de la moitié des détentions provisoires concernent des résidents étrangers (47,6%). C'est un peu plus qu'en 2020 mais moins qu'en 2019. Quelque 22% étaient des Suisses, soit à peu près la même proportion que les années précédentes.
Parmi les personnes en détention provisoire ou pour des motifs de sûreté, 7,3% étaient des femmes. Cette proportion est en hausse depuis quelques années: le taux s'élevait à 6,3% il y a dix ans.