Les véhicules bruyants pointés du doigt, une pétition déposée à Berne

Le bruit routier est à nouveau mis en avant mercredi à l'occasion de la Journée internationale du bruit. Une pétition de 16'000 signatures "contre les frimeurs bruyants" a d'ailleurs été remise mardi à la ministre des Transports Simonetta Sommaruga.

Des membres de la Ligue suisse contre le bruit et des personnes qui souffrent de cette nuisance se sont rendus sur la terrasse du Palais fédéral mardi pour remettre les signatures à la cheffe du Département de l'environnement, des transports et de l'énergie (DETEC).

Le texte vise le bruit "inutile" des motos, des gros véhicules tout-terrain et des voitures de sport en ville et à la campagne. Les pétitionnaires estiment que la population en a assez d'avoir à supporter les nuisances sonores de ces véhicules.

Le gouvernement sommé d'agir

Une moto à grosse cylindrée sur deux est vendue avec un clapet d'échappement, et nombre de SUV et de voitures de sport sont équipées non seulement d'un tel clapet, mais également d'amplificateurs sonores électroniques.

Pour la conseillère nationale Gabriela Suter (PS/AG), nouvelle présidente de la Ligue suisse contre le bruit, "le Conseil fédéral et le Parlement doivent mettre un terme à ces excès de bruit".

"Plus d'un million de personnes habitent aux abords de routes où le bruit est excessif", relève la socialiste dans un communiqué. "Ces personnes supportent les effets nuisibles pour la santé, pendant que certains chahuteurs s'amusent et friment bruyamment."

Un risque pour la santé

Le risque de tomber malade ou de mourir est augmenté de 20% aux abords des routes à forte circulation, rappelle la ligue. Alors que le bruit excessif est responsable de 500 décès prématurés par an, des milliers de personnes développent des troubles cardio-vasculaires et du diabète.

Au total, les coûts économiques du bruit de la circulation s'élèveraient à 2,7 milliards de francs par an.

L'exemple de Develier

Le phénomène du bruit routier a pris de l’ampleur ces dernières années. C'est notamment le cas dans le village jurassien de Develier, à quelques kilomètres de Delémont. Cette localité se trouve sur la route qui mène au Col des Rangiers, un lieu de prédilection des motards et des amateurs de voitures de sport venus de toute la Suisse.

Et nombreux sont ceux qui appuient déjà sur la pédale des gaz à la sortie du village. Les habitants expriment leur ras-le-bol et ont posé sur leurs maisons des affiches pour sensibiliser ceux qui exagèrent.

Non loin de Develier, devant le central de la police cantonale, le lieutenant Pierre-Alain Michel confirme mercredi dans La Matinale qu'une augmentation des incivilités sur les routes du canton a été constatée, notamment en termes de pollution sonore, avec des véhicules qui sont parfois trafiqués. Pas moins de sept contrôles de grande ampleur seront menés cette année en collaboration avec l’Office des véhicules.

Le mois dernier, le Conseil national a accepté à près de deux tiers des voix une motion qui demande de sanctionner plus efficacement les émissions de bruit excessives émanant du trafic routier.