La loi sur le CO2 est non seulement un pas dans la mauvaise direction mais elle est carrément fatale, estiment les activistes du climat. Elle met hors de portée toute politique climatique sociale et cohérente.
En recommandant le non, le comité référendaire entend montrer une troisième voie, "une alternative nécessaire et urgente face à deux campagnes sans perspective", a-t-il expliqué dans son communiqué.
Des objectifs nettement insuffisants
Les objectifs fixés par la loi sont absolument insuffisants à tous les égards, estime le comité. La loi repose sur une déclaration d'intention visant à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, mais même ses partisans admettent que les mesures proposées dans la loi ne permettront pas d'atteindre cet objectif.
Cela est d'autant plus problématique que la neutralité carbone d'ici 2050 est loin d'être suffisante: pour avoir 66% de chances de ne pas dépasser 1,5 degré de réchauffement global, la Suisse doit atteindre la neutralité carbone d'ici 2030.
Compensations plutôt que réductions
Le comité déplore également, et notamment, que la loi se concentre sur les compensations plutôt que sur les réductions. Ceci revient à donner aux grands pollueurs la possibilité de continuer de polluer, estime-t-il. En outre, la loi stipule qu'un quart de la réduction des émissions pourra être réalisé par des compensations à l'étranger.
Les taxes prévues par la loi sur le CO2 sont également antisociales, estiment ces écologistes, puisqu'elles feront peser une charge plus lourde sur les ménages à faibles revenus.
Leur dimension incitative ne fonctionnera pas non plus, car elles ne sont pas assez élevées pour décourager les ménages aisés de voyager fréquemment en avion ou d'acheter des voitures très polluantes.
A contre-courant d'autres écologistes
Avec leur recommandation de vote, les activistes vont à l'encontre d'une partie des grévistes du climat, des organisations écologistes comme Greenpeace et le WWF et de la plupart des sections jeunes des partis, PLR et UDC exceptés.
ats/oang