Situé dans la banlieue de Bâle, le Centre fédéral pour requérants d'asile de Bässlergut est la cible des milieux d'extrême gauche. Selon eux, les résidents seraient maltraités, voire violentés.
Ces extrémistes s’en prennent à plusieurs employés du centre sur une plateforme contestataire, et notamment à une femme présentée par erreur comme la directrice de l’établissement.
>> Lire : Hausse des attaques contre les centres d'asile et leur personnel
Divers actes contre des employés
La situation est telle que le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a déposé une plainte contre inconnu. "Cela a commencé par une action de distribution de tracts au domicile de l’employée", explique le porte-parole du SEM vendredi dans le 12h45 de la RTS.
"Ça a continué avec des voitures rayées et des pneus crevés, jusqu'à la maltraitance du chat de l’employée", poursuit Reto Kormann. "Et pour couronner le tout, les freins d’une ou deux de ses voitures ont été trafiqués."
Une société de services aussi visée
Parmi les autres victimes figure un employé de la société ORS, qui fournit le personnel de soutien au centre d'asile. L’an passé, cette entreprise a déjà été victime de dégradations sur le parking de ses bureaux bâlois.
“Des pneus de véhicules ont été crevés et des photos de ces actes de vandalisme ont ensuite été publiées sur internet et ORS a été clouée au pilori, explique le chef de la communication de la société Lutz Hahn.
Un phénomène qui s'aggrave
Le phénomène de la violence contre les centres d'asile n’est pas nouveau. Mais pour l'expert en mouvements extrémistes Dirk Baier, on assiste aujourd'hui à une évolution.
"L'extrémisme de gauche en Suisse se caractérise par des attaques contre les bâtiments et les infrastructures. Il s'agit donc plutôt d'endommager le système répressif, mais pas d'attaquer les individus", souligne ce professeur à la Haute école spécialisée zurichoise ZHAV. "Exceptionnellement, les agents de police sont également visés. Mais que des représentants des milieux de l’asile soient attaqués aussi massivement, ça c'est nouveau."
Pour l’heure, il n’est pas prouvé que des extrémistes de gauche soient à l'origine des violences contre les employés du centre de BässlerGut. Mais, suite à la plainte du SEM, le Ministère public de la Confédération a ouvert une enquête.
Tobias Bossard (SRF)/Julien Guillaume/oang