Une filiale de la Poste pointée du doigt pour ses bas salaires

Marco ne porte pas les couleurs de La Poste et pourtant il distribue de la publicité pour une entreprise à 100% en mains du géant jaune, l'entreprise Epsilon. L'employé travaille une trentaine d'heures par semaine, y compris de nuit, pour un revenu moyen de 3400 francs. Mais selon ses calculs, son salaire devrait baisser drastiquement dès le mois d'août, jusqu'à 1000 francs de moins.

"C'est impossible de vivre avec moins de 3000 francs. On connaît bien la situation ici en Suisse, où tout est cher, avec beaucoup de factures. En plus, mon épouse souffre du cancer, j'ai des enfants en bas âge et beaucoup de problèmes. Je n'ai pas le choix de trouver un autre travail pour survivre", explique-t-il.

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L'arrivée du salaire horaire

La cause de ce changement provient d'un nouveau mode de calcul du salaire, qui ne sera plus lié à la tâche mais aux nombres d'heures effectuées, pour un montant de 17 francs par heure.

Ces nouvelles conditions concernent une centaine de collaborateurs basés dans les cantons de Vaud et Fribourg alors qu'à Genève, salaire minimum oblige, leurs collègues touchent près de 6 francs de plus par heure.

Pour Syndicom, cette inégalité de traitement est indigne d'une entreprise appartenant à La Poste.

"Pour pouvoir assurer le salaire minimal genevois, le salaire proposé dans les cantons de Vaud et Fribourg est beaucoup plus bas. La Poste ne peut pas s'enorgueillir d'être un employeur social et puis dans ces entreprises là, proposer un salaire aussi bas", juge Virginie Zürcher, secrétaire régionale Syndicom.

"La Poste respecte les règles"

Directement visée, La Poste assume ces différences de salaires selon les cantons: "La Poste et les entreprises qu'elle possède respectent les règles. Si le canton de Vaud ou le canton de Fribourg devaient définir une nouvelle réglementation qui fixe un salaire-horaire, évidemment qu'Epsilon s'adaptera. La seule question c'est qu'ensuite il faudra adapter ce prix au client et dans la situation actuelle, est-ce que le client est prêt à payer?", se demande Laurent Savary, responsable Politique et communication pour la Poste en Suisse romande.

L'affaire prend pourtant une tournure politique. Des interpellations sont prévues aux Grands Conseils vaudois et fribourgeois pour dénoncer ces bas salaires au sein du géant jaune.

Gabriel de Weck/ther