Intitulé "Bref alignement", ce projet a remporté le concours d'art et d'architecture sur le thème de l'eau lancé par la Maison de l'architecture, à Genève, et s'inscrit dans le cadre de son cycle de conférences sur la notion de frontière. Il a été imaginé par Bastian Marzoli, étudiant en dernière année d'architecture à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne.
Au large de la plage d'Hermance (GE), un premier voilier est placé sur une ligne qui part de l'embouchure de la rivière frontalière vers le large, en direction de Coppet (VD). Statiques, toutes voiles dehors, une quinzaine d'embarcations distantes de plusieurs mètres se distinguent ensuite vers la droite jusqu'au Grand lac. Elles donnent l'impression d'être très proches de la côte vaudoise.
Une ligne invisible
La frontière franco-suisse passe pourtant au milieu du lac, avant de bifurquer vers Saint-Gingolph (VS). En voilier, bateau à moteur ou à rames ou encore en barque historique, les navigateurs bénévoles, contactés via les clubs nautiques et les ports, avaient reçu des coordonnées GPS pour se positionner à 200 mètres de distance les uns des autres le long de cette ligne invisible.
"Je pense qu'il y a eu autant de perceptions différentes que de participants à l'événement et de personnes qui y ont assisté", a relevé Bastian Marzoli. Pour lui, cette performance a permis de montrer une frontière "qu'on a le luxe de pouvoir oublier."
Le projet se rejouera à une autre échelle au Pavillon Sicli, à Genève, dans le cadre de l'exposition "Aqua", qui aura lieu du 19 mai au 18 juillet. Sur une carte du Léman dessinée au sol, les visiteurs seront invités à placer une pastille où ils pensent que la frontière lacustre se situe.
ats/ther