Qui dit nouveaux employés - Lonza en évoque 1200 - dit nouveaux habitants dans une cité qui en compte aujourd'hui 8000 environ.
Parmi ces arrivants potentiels figurent des familles, dont la première préoccupation pourrait être les places disponibles dans les crèches, les infrastructures parascolaires ou encore les transports. Quelque 300 nouveaux appartements sont d'ailleurs déjà en construction à Viège.
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La concurrence étant vive sur le marché de l'emploi dans le domaine des biotechnologies, l'offre devra être de qualité pour convaincre ce personnel spécialisé de mettre le cap sur le Haut-Valais. Pour Viège, l'objectif est aussi d'impliquer la population indigène, d'adapter l'offre de formation et d'encourager les jeunes à se tourner davantage vers des métiers techniques.
Une ville de moins de 10'000 habitants
"Le Valais est surtout connu comme une région touristique, beaucoup moins comme une région où il fait bon vivre, étudier et travailler. Renforcer le Valais comme lieu de vie et travail est devenu une priorité", a confié lundi le directeur de Valais - Wallis promotion Damian Constantin dans La Matinale de la RTS. Aujourd'hui, le poids économique de Lonza est déjà considérable, souligne-t-il. Ainsi, avec ses 4000 postes de travail, "sa masse salariale dépasse largement le chiffre d'affaires des remontées mécaniques en Valais".
La masse salariale de Lonza dépasse largement le chiffre d'affaires des remontées mécaniques en Valais
Mais un bon millier d'habitants en plus dans une ville excentrée, qui en compte pour l'heure moins de 10'000 et souffre déjà de bouchons, est-ce vraiment viable? "Il y a des bouchons, oui, surtout aux heures de pointe, mais c'est une problématique connue, à laquelle les projets autoroutiers pour le Haut-Valais répondent", avance Damian Constantin, pour qui la région n'est pas "dépassée" par le développement rapide qui s'annonce.
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Moins enclavée qu'on veut bien le dire
Viège et le Haut-Valais sont d'ailleurs moins enclavés et décentrés qu'on veut bien le dire, surtout depuis l'ouverture du tunnel de base du Lötschberg en 2007, qui a mis la ville à 1h de Berne et 2h de Milan, insiste le directeur de la société de promotion intersectorielle du Valais "Cette proximité joue un rôle" pour attirer des gens dans la région, remarque Damian Constantin. A ses yeux, avec son cadre naturel "fantastique" et sécurisé, Viège ne manque pas d'atouts pour attirer les nouveaux employés nécessaires à Lonza.
En outre, les nouveaux arrivants ne vont pas forcément tous s'installer directement à Viège. "Si vous habitez à Berne et que vous venez travailler à Viège, ça vous prend une heure. Pour des employés qui viennent de l'international, se déplacer une heure, ça n'est pas vraiment une distance", pointe-t-il.
Pour des employés qui viennent de l'international, se déplacer une heure, ça n'est pas vraiment une distance
Rester à vie en Valais
L'intégration de ces milliers de travailleurs internationaux supplémentaires au coeur du Valais n'inquiète pas outre mesure Damian Constantin. "Chaque développement fulgurant, chaque nouveauté peut faire peur (...). Elle nécessite une certaine ouverture de la population locale, c'est vrai, mais je peux vous garantir que le Valaisan a ces caractéristiques", estime-t-il.
Pour s'assurer que le nouveau personnel de Lonza soit au plus vite ancré dans les traditions et la culture du canton, Valais - Wallis promotion entend oeuvrer pour favoriser les rencontres avec les associations. Objectif: "Faire que les gens qui arrivent puisse participer à une fanfare ou un club de sport pour vraiment les mettre en contact avec les locaux. L'idée est qu'ils se sentent à l'aise et restent pour leur vie en Valais."
>> Ecouter l'interview de Damian Constantin dans La Matinale de lundi:
Propos recueillis par Romaine Morard
Adaptation web: Vincent Cherpillod
"Comparable à l'afflux des années cinquante"
Les quelques 1200 emplois supplémentaires qu'entend créer dès cette année Lonza à Viège seront en partie occupés par des travailleurs expatriés. Ceux-ci vont certainement imposer leur empreinte sur la région, estime l'ancien conseiller d'Etat socialiste Thomas Burgener, qui réside à Viège.
"On peut peut-être comparer cette situation avec le moment où, dans les années cinquante, de nombreux Suisses alémaniques sont venus travailler en tant qu'ingénieurs ou chimistes chez Lonza", a-t-il confié lundi au micro de La Matinale. "Ils ont beaucoup fait pour le développement de Viège et du Haut-Valais au niveau du sport, de la culture".
L'ancien conseiller d'Etat constate aussi qu'on entend beaucoup parler anglais dans les bistrots de la cité haut-valaisanne. "Cela demande une ouverture des indigènes. C'est important qu'il y ait une meilleure compréhension envers les personnes qui travaillent déjà à Lonza et viennent de 65 nations", plaide Thomas Burgener.