Les dons d'organes continuent de reculer en 2021, s'est alarmé Swisstransplant, Or l'année 2020 a déjà été marquée par un faible nombre de transplantations.
"C'est essentiellement lié au fait que les ressources aux soins intensifs étaient très limitées et peut-être que les entretiens avec des proches étaient plus difficiles à gérer", a expliqué le directeur médical de Swisstransplant lundi dans le 12h30 de la RTS. "Mais c'est une tendance qui a déjà commencé avant la pandémie actuelle", précise le docteur Franz Immer.
Avis du défunt trop souvent inconnu
Pour Swisstransplant, le problème vient du fait que plus de la moitié des proches, en Suisse, ne connaissent pas l'avis du défunt en ce qui concerne le don d'organes. Et c'est ainsi que la Suisse, en comparaison internationale, est quasiment au niveau de l'Allemagne, où le taux de dons d'organes est faible.
"La référence, pour nous, est la France avec le double de donneurs [par rapport à la Suisse]. C'est le modèle de référence sur lequel la Suisse se base", souligne Franz Immer.
Le modèle du consentement présumé
Et si l'Hexagone (tout comme les autres voisins de la Suisse à l'exception de l'Allemagne) sert d'exemple, c'est parce le don d'organes fonctionne selon le modèle du consentement présumé. Conséquence: le taux de refus y est beaucoup plus bas, environ 20% de moins, dans les entretiens avec les proches. En Suisse, ce taux de refus est supérieur à 50% depuis des années.
"Ce n'est pas lié à la volonté d'être donneur parmi la population en Suisse, explique le directeur médical de Swisstransplant. C'est dû au fait que, souvent, la population ne pense pas à la possibilité d'un décès précoce.
Débat mercredi au National
Et ce n'est pas un hasard si Swisstransplant communique à nouveau lundi: le Conseil national discutera mercredi de cette question du consentement présumé, qui fait l'objet d'une initiative. Le Conseil fédéral y est favorable, mais propose un contre-projet dans lequel les proches doivent tout de même pouvoir être consultés.
Agathe Birden/oang