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L'ouverture des terrasses n'a pas entraîné une hausse des cas de Covid

En Suisse, la pandémie est en recul contrairement aux prédictions de la Task Force de la Confédération
En Suisse, la pandémie est en recul contrairement aux prédictions de la Task Force de la Confédération / 19h30 / 2 min. / le 6 mai 2021
Les contaminations au Covid reculent depuis deux semaines en Suisse, malgré l'ouverture des terrasses, des salles de sports et des lieux culturels. Ces derniers chiffres contredisent les scénarios pessimistes qui avaient été avancés par les experts de la Task Force de la Confédération.

"Les assouplissements réalisés au mois d'avril n'ont pas eu jusqu'ici de conséquences négatives sur le développement de l'épidémie", a déclaré mercredi Patrick Mathys, le chef de la section Gestion de crise à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Cette bonne nouvelle contraste avec les prédictions alarmistes données il y a deux semaines par les experts de la Task Force de la Confédération. A la suite de l'annonce d'un assouplissement des mesures anti-Covid le 19 avril, ils mettaient en garde contre une possible troisième vague, encore plus redoutable que les précédentes: "La Suisse, avec les ouvertures, court un risque", avait alerté son président, Martin Ackermann.

Légère baisse

Dans leur dernier rapport publié ce mercredi, les scientifiques de la Task Force montrent une réalité bien éloignée de leur pronostic alarmiste: "Dans l'ensemble, tous ces indicateurs indiquent une épidémie stable et peut-être maintenant légèrement en baisse."

Les chiffres publiés par l'OFSP le montrent également. Aussi bien le nombre de nouveaux cas que le nombre d'hospitalisation sont stables, voire en légère baisse depuis deux semaines.

Evolution de l'épidémie en Suisse

Au lieu de 4000 cas quotidiens redoutés au mois de mai, le nombre de contaminations est deux fois plus bas et l'ouverture des terrasses n'y a, pour le moment, rien changé.

Autre signe de détente, le taux de reproduction s'installe en dessous du seuil épidémique de 1 depuis le 15 avril et n'est pas remonté depuis.

Enfin, le nombre d'hospitalisations diminue dans toutes les classes d'âge.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette détente. En premier lieu, la vaccination, mais aussi les tests de masse, les vacances scolaires, ou encore l'arrivée du printemps: "La météo peut jouer un rôle. Pas seulement au niveau des effets sur le virus, mais aussi sur le comportement de la population", précise le vice-président de la Task Force Urs Karrer.

Les 40-60 ans plus à risque

Les experts notent toutefois une augmentation du risque de complications chez les 40-60 ans. En terme d'hospitalisation, il s'agit désormais de la classe d'âge la plus représentée.

"L'effet de la campagne de vaccination est visible dans la tranche d'âge des plus de 75 ans, où l'on constate une baisse du nombre de cas, d'hospitalisations et de décès", confirme le rapport.

La tranche d'âge de 40 à 69 est désormais la plus à risque. Moins vaccinées que leurs aînés, ces personnes sont aussi confrontées à une augmentation du variant britannique B.1.1.7, dont la virulence serait environ 50% plus élevé.

Trop pessimiste?

Malgré cette embellie, la Suisse, comme le reste du monde, n'est donc pas encore sortie d'affaire. Mais à l'heure du premier bilan, deux semaines après l'assouplissement des mesures anti-Covid, force est de constater que la Task Force s'est trompée.

A-t-elle, de manière général, une tendance à voir le pire? "Maintenant, nous avons le devoir d'analyser ces éléments et voir si, et où nous avons été imprécis", a répondu Urs Karrer.

Feriel Mestiri et Gabriel de Weck

>> Voir aussi l'interview de Samia Hurst, vice-présidente de la Task Force, au 19h30 :

Samia Hurst: "Force est de constater que l'évolution des cas ne suit pas du tout les prévisions des modèles"
Samia Hurst: "Force est de constater que l'évolution des cas ne suit pas du tout les prévisions des modèles" / 19h30 / 3 min. / le 6 mai 2021
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