L'ensemble des sites pollués en Suisse est estimé à 239 km2, soit l'équivalent de la superficie du canton de Zoug. Le chantier est colossal pour le pays.
Un tiers de ces sites se situent en Suisse romande et peuvent se répartir en trois catégories: les anciennes décharges, les aires industrielles et les lieux d'accident.
Sur l'ensemble du pays, on dénombre 38'500 sites pollués. Un immense travail d'étude a eu lieu afin de définir les priorités. Au final, 4000 sites devraient être assainis d'ici 2040 pour un coût estimé à environ 5 milliards de francs.
L'Arc jurassien particulièrement touché
De par son passé industriel et horloger, l'Arc jurassien comporte un taux particulièrement élevé de sites pollués. Il s'agit notamment de produits chimiques entreposés à l'époque sous terre.
L'un de ces sites se trouve en Ajoie, sous l'ancienne usine Onivia qui fabriquait des boîtes de montres. "On trouve sous nos pieds plus d'une centaine de kilos de solvants chlorés piégés dans des matériaux", a expliqué le responsable jurassien des sites pollués lundi dans le 19h30. "Ils impactent la qualité des eaux souterraines et doivent donc être assainis. Dans le cas présent, ce sera un assainissement dit par excavation", a souligné Maël Bourquard.
Des terrains pollués mais "orphelins"
Lorsque le "pollueur" n'existe plus, l'assainissement est à la charge des collectivités publiques. Et la facture peut être lourde: on parle par exemple de 24 millions de francs pour le canton du Jura.
Le ministre jurassien de l'Environnement attend donc davantage de soutien de Berne: "Nous avons des attentes vis-à-vis de la Confédération pour que le financement soit augmenté. Cela nous permettra d'augmenter la cadence pour dépolluer au plus vite", a relevé David Eray.
Se donner les moyens nécessaires
Actuellement, les subventions fédérales se montent à 40% mais certains, au Conseil des Etats, veulent les augmenter. La sénatrice jurassienne Elisabeth Baume-Schneider a interpellé le Conseil fédéral pour les augmenter à 60%. "C'est bien, en matière d'environnement, de se fixer des échéances", a-t-elle expliqué. "Mais c'est encore plus important politiquement, ensuite, de se donner les moyens de tenir les objectifs."
Une consultation entre les cantons et la Confédération débutera au mois de juin.
Serge Mérillat/oang