Depuis, sept autres boîtes à bébé ont été installées, mais une seule en Suisse romande, à Sion. Cette dernière a été mise en place le 1er février 2016, sur demande du Grand Conseil.
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Toutes les autres Babyfenster - "fenêtres à bébé" comme les appelle l'Aide suisse pour la mère et l'enfant (ASME), association à la base du projet - se trouvent outre-Sarine et au Tessin: Berne, Bâle, Olten (SO), Zollikerberg (ZH), Davos (GR) et Bellinzone (TI). Les coûts de mise en place sont pris en charge par l'ASME, soit en moyenne environ 70'000 francs.
En 20 ans, 26 nouveau-nés y ont été déposés, mais aucun à Sion. "Pour nous, ça peut être interprété comme positif, parce que la boîte à bébé n'est ni un remède ni la panacée", explique Catherine Lietta, infirmière-cheffe des pôles enfants et gynécologie-obstétrique au Centre hospitalier du Valais romand. "Cela peut être un élément d'un dispositif plus général d'aide et de soutien aux familles en difficulté. Mais il faut surtout renforcer le dispositif en amont, car déposer un bébé dans une boîte à bébé est probablement une mesure de dernier recours", souligne la responsable.
Mesures en amont
Mettre l'accent sur un renforcement des moyens en amont, plutôt que sur une multiplication des boîtes à bébé: cette mesure est pourtant le credo du responsable et fondateur des Babyfenster Dominik Müggler. Selon lui, il en faudrait une tous les 50 km pour qu'une maman en détresse y ait recours.
Considérée par certains experts comme problématique sur le plan juridique et éthique il y a 20 ans, la "boîte à bébé" est devenue aujourd'hui une institution jugée indispensable.
Entre 1997 et 2001, alors qu'il n'y avait pas de "fenêtre à bébé", 13 nouveaux-nés abandonnés ou tués ont été recensés en Suisse. Il y en a eu 17 au cours des vingt dernières années, indique Dominik Müggler.
L'enfant peut encore être récupéré
Précisons qu'en Valais le projet est parti du Grand Conseil. Dans le canton de Vaud, une proposition dans le même sens a été refusée en 2003. "Cette méthode pousse les mamans à y recourir, elle est indigne d'un Etat civilisé", avaient argumenté certains députés.
Il faut savoir que ces boîtes permettent aux mères de récupérer leur enfant avant une éventuelle adoption (lire encadré). Celle-ci intervient au plus tôt une année plus tard. Et ceci sans que la mère soit poursuivie en justice, contrairement à un abandon de l'enfant n'importe où.
Sur les 27 nouveau-nés déposés depuis 2001, 13 mères - soit la moitié d'entre elles - se sont manifestées par la suite. Six mamans ont même récupéré leur enfant.
Sujet TV: Romain Miranda avec SRF
Sujet radio: Sandra Zimmerli
Adaptation web: Katharina Kubicek avec ats
Comment fonctionne une boîte à bébé?
Le principe de la "fenêtre à bébé" est simple: les mères en détresse peuvent déposer leur bébé dans un compartiment accessible depuis l'extérieur d'un bâtiment hospitalier avant de le refermer et de s'en aller. Une alarme signalant la présence du nouveau-né se déclenche trois minutes plus tard.
Prise en charge par l'APEA
Le bébé est alors pris en charge par l'hôpital et par l'Autorité de protection de l'enfant et de l'adulte (APEA) en attendant son adoption. La mère peut s'adresser à l'APEA ou à l'ASME pour prendre contact avec son enfant. Elle peut le récupérer avant une éventuelle adoption qui intervient officiellement au plus tôt un an après l'abandon du bébé. La première alarme dans une "boîte à bébé" a retenti le 5 septembre 2002 à 14h30 à Einsiedeln.