Pour le vice-président de la Task Force Covid Urs Karrer, la vaccination des enfants est parfaitement raisonnable. Cela permettrait d'abord de renforcer l'immunité collective, comme il l'a souligné en conférence de presse.
Mais cela permettrait aussi "d'éviter l'arrivée de centaines d'enfants aux soins intensifs dans les deux ans à venir, notamment à cause du syndrome inflammatoire multisystémique". Cette forme grave de la maladie touche un enfant sur mille et près de 70 cas ont déjà été reportés en Suisse.
Calcul risques-bénéfices
En l'absence de vaccination, les plus jeunes continuent à être touchés par le virus. "On observe effectivement une augmentation en proportion de cas chez les classes d'âge les plus jeunes", explique la Professeure Sylvia Stringhini, responsable de l'unité d'épidémiologie populationnelle des HUG et membre de la Task force Covid.
"Mais cela peut être expliqué par le fait que les plus âgés commencent à être vaccinés et aussi parce qu'il y a eu un changement politique de stratégie de testing, qui fait que maintenant les enfants sont testés, ce qui n'était pas vraiment le cas avant", poursuit la spécialiste.
Les enfants ne sont donc pas plus exposés au virus ou particulièrement plus vulnérables, mais simplement plus visibles dans les statistiques. Pour eux, le calcul risques-bénéfices du vaccin doit être posé. Il faut toutefois aussi ajouter sur la balance le fardeau psychologique d'éventuelles quarantaines, sans oublier le Covid long, qui, selon les derniers chiffres, concerne 13 à 15% des enfants infectés.
Sophie Iselin/asch