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Lors de sa journée, le personnel en soins infirmiers demande d'être revalorisé

Sophie Ley, présidente de l’Association suisse des infirmières et des infirmiers. [RTS]
Journée internationale des soins infirmiers: interview de Sophie Ley / Le 12h30 / 3 min. / le 12 mai 2021
Le personnel en soins infirmiers est descendu dans la rue mercredi à l'occasion de la Journée internationale des infirmières. En première ligne pour lutter contre le Covid-19, il a demandé une revalorisation du métier, y compris en Suisse.

C'est la deuxième année consécutive que cette Journée internationale se déroule dans le sillage de la pandémie de Covid-19. Des rassemblements étaient prévus aux quatre coins de la Suisse. Cent personnes étaient réunies à Zurich et près de 300 à Bâle (lire aussi encadré).

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Publiée par SBK - ASI sur Mercredi 12 mai 2021

Aujourd'hui, le personnel montre des signes d'épuisement, selon le Conseil international des infirmières (CII). La fédération craint que 3 millions d'infirmières ne quittent la profession. Burnout, dépression, troubles du sommeil: 80% des associations nationales d'infirmières font état de problèmes de santé chez les infirmiers et infirmières. Outre la surcharge de travail, nombre d'employés de ce secteur sont décédés du virus.

"Applaudir ne suffit pas!"

La fédération a recensé 2700 décès prouvés dans le monde, mais le nombre réel de victimes est probablement beaucoup plus élevé. Or, ces travailleurs souffrent déjà d'un stress élevé, d'une faible rémunération et d'une faible reconnaissance en temps normal, souligne-t-elle.

La fédération met en garde contre un exode massif des infirmiers et infirmières de la profession. La Suisse n'échappe pas à cette menace. Même avant la pandémie, près de la moitié du personnel formé avait tourné le dos à la profession, souvent avant son 35e anniversaire, rappelle l'Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI).

Aujourd'hui, "il n'y a toujours pas de suivi des conséquences de la pandémie pour les infirmières en Suisse", déclare Sophie Ley, présidente de l'ASI. "Applaudir ne suffit pas!", renchérit le syndicat UNIA pour qui "les salaires ne correspondent pas à la responsabilité qu'ils assument".

Marches et actions

Ce mercredi, plusieurs sections de l'ASI ont organisé des marches de protestation ou des actions sur les réseaux sociaux pour attirer l'attention du public. UNIA a aussi mobilisé ses adhérents dans différentes villes pour demander une meilleure protection des travailleurs et de meilleurs salaires.

C'est par un message vidéo de Guy Parmelin que s'est ouvert mercredi le congrès de l'ASI. Le président de la Confédération a remercié le personnel soignant pour son grand engagement lors de la pandémie. Il a également reconnu que les conditions-cadre devaient être examinées de près.

Dans un tweet, le ministre de la Santé Alain Berset a salué le "travail admirable" accompli par les infirmières et infirmiers. "Dans les hôpitaux, les EMS, les soins à domicile. Depuis toujours – et plus encore depuis un an. Ils s’engagent pour toute la société et méritent notre gratitude".

ats/vajo

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Pas de contre-projet pour l'initiative sur les soins infirmiers

Sur le plan suisse, l'Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) regrette que le Parlement n'ait pas saisi l'opportunité du contre-projet à l'initiative sur les soins infirmiers pour améliorer les conditions de travail du personnel en soins infirmiers. "Il ne suffit pas de former plus d'infirmières, quand elles quittent la profession après quelques années, selon la présidente de l'ASI Sophie Ley.

Le contre-projet indirect a été adopté à la dernière session de mars. Il prévoit l'extension des compétences des infirmiers et veut encourager la formation.

L'initiative populaire veut elle revaloriser le métier. Elle réclame des conditions plus attrayantes et des salaires appropriés surtout lors de la formation. Le texte a été rejeté tant par le Conseil fédéral que le Parlement.

A Neuchâtel, manifestation pour la continuité de la CCT santé 21

Trois syndicats et une association qui négocient la convention collective de travail (CCT santé 21) des personnels de santé dans le canton de Neuchâtel sont inquiets et mécontents. Ils l'ont fait savoir mercredi soir en manifestant dans le chef-lieu cantonal.

Le rassemblement a réuni plusieurs dizaines de personnes. La partie employeurs a décidé unilatéralement de différer les négociations, estiment des organisateurs qui disent négocier depuis des mois sans pouvoir consulter le personnel. Selon eux, la pratique n'est pas conforme aux droits minimaux de participation.

Mobilisation à Fribourg, aussi

Les conditions de négociation n’étant pas remplies, les trois syndicats et l'association (SSP, UNIA, Syna et Association suisse des infirmières) demandent une continuité de la CCT santé 21, comme c'est le cas dans deux secteurs du canton. "Les employeurs menacent de dénoncer la convention collective CCT Santé 21", craignent-ils.

A Fribourg, les sections locales de l’ASI et du Syndicat des services publics (SSP) ont appelé pour l'occasion "instamment le Conseil d’Etat à réévaluer la fonction d’infirmier expert et, au-delà, de l’ensemble des professions de santé". Le gouvernement fribourgeois devrait prochainement statuer sur la question.