La semaine dernière, Pfizer/BioNTech a déposé une demande auprès de Swissmedic pour que son vaccin puisse être aussi utilisé pour vacciner les adolescents.
En Suisse, la loi stipule que tout individu capable de discernement peut prendre les décisions médicales qui le concerne et cela sans limite d'âge. Le Tribunal fédéral a par exemple déjà condamné un ostéopathe pour avoir traité une adolescente de 13 ans sans son consentement.
"Cette jeune fille comprenait la lésion dont elle avait été la victime et le traitement qui lui était proposé. Le tribunal a dit que dans ces conditions c'était à la jeune fille de décider et non pas à sa mère", rappelle Olivier Guillod, professeur en droit de la santé à l'Université de Neuchâtel, jeudi dans le 19h30.
Dialogue privilégié
C'est aux médecins de déterminer si un jeune est capable de discernement. En pratique, cependant, ils privilégient souvent le dialogue avec les parents quand leurs patients ont moins de 15 ans.
"A partir d’un certain âge, si on juge qu’'un adolescent est doté de capacités de discernement, on peut décider de le vacciner sans en parler aux parents", explique Pierre-Alex Crisinel, spécialiste en infectiologie pédiatrique au CHUV.
Il nuance tout de même: "Cependant, je trouve que c'est extrêmement délicat de le faire dans le dos des parents. Ça a un effet délétère sur l'ambiance familiale. Il y a donc peu de situations dans lesquelles on le fera vraiment."
A quand en Suisse?
Les adolescents âgés de 12 à 15 ans ont pu commencer à se faire vacciner contre le Covid-19 partout aux Etats-Unis jeudi. A quand une telle mesure en Suisse?
Interrogée jeudi dans le 19h30, Christiane Eberhardt, médecin adjointe au centre de vaccinologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), rappelle que plusieurs étapes sont encore nécessaires. "Il faut l'autorisation de Swissmedic pour le vaccin. Ensuite, la Confédération donnera des recommandations", explique-t-elle.
Julie Conti/gma