Le Conseil fédéral a annoncé ce nouvel assouplissement mercredi, mais des parlementaires de droite, eux-mêmes chefs d'entreprise ou proches de l'économie, se montrent sceptiques.
C'est le cas de Frédéric Borloz, conseiller national PLR vaudois: "Je ne vois pas ce que cela amènerait de reporter la responsabilité des tests sur les entreprises, qui sont déjà dans des situations économiques assez difficiles. Cela enlève aussi un peu la responsabilité de tout un chacun", estime-t-il.
Charge logistique
Les tests seraient pris en charge par la Confédération, mais ils représenteraient quand même une charge logistique et des coûts indirects pour les entreprises.
"Vous ne pouvez pas faire ces tests sans respecter les normes de la Confédération, qui sont quand même assez compliquées. Il faut une pièce séparée, une certaine sécurité. Et qui va faire ces tests? Il faut affecter du personnel. Ce n'est vraiment pas le moment de charger encore les entreprises de ce genre de responsabilités", lance Frédéric Borloz.
Du côté de l'Union suisse des arts et métiers (USAM), la stratégie fédérale déçoit également. Son président Fabio Regazzi a déjà annoncé qu'il demanderait au Conseil fédéral de tout simplement lever l'obligation de télétravailler, sans autre contrepartie.
Delphine Gendre/gma
"Un bilan très positif"
Le mécontentement vis-à-vis des tests hebdomadaires n'est pas généralisé. L'entreprise neuchâteloise FELCO, le leader mondial du sécateur, réalise des dépistages chaque semaine depuis début avril. Elle tire un bilan "très positif".
"On a eu un taux d'acceptation très grand, plus de 80% de nos employés font le test une fois par semaine. Cela leur a permis d'être un peu libérés du fardeau du dépistage", explique le co-directeur Stéphane Poggi dans Forum.
Plusieurs milieux économiques parlent toutefois de discrimination entre les grandes entreprises, qui ont les moyens de mettre ces dépistages en place, et les plus petites structures.
"Je ne suis pas d'accord. Même une petite entreprise pourrait, en approchant un laboratoire, obtenir des créneaux pour des tests. J'imagine qu'il y a des solutions pour permettre aux petites entreprises de faire tester son personnel", indique Stéphane Poggi.