Avec 40'000 emplois perdus en Suisse, le secteur touristique est l'une des principales victimes du Covid-19. La perspective ne décourage pourtant pas les étudiantes et les étudiants.
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"Je suis intéressé par l'événementiel. Je pense qu'il y aura toujours des mariages, malgré le Covid-19. Je ne suis donc pas inquiet pour trouver un travail plus tard", explique Nicolas Biède, étudiant de première année à l'Ecole hôtelière de Lausanne (EHL), interrogé lundi dans La Matinale. Lors de la rentrée en septembre 2020, l'EHL a enregistré une augmentation d'inscriptions.
"La tendance est similaire pour la rentrée de septembre 2021 avec 600 nouveaux étudiants", explique le directeur des formations de l'EHL Juan Francisco Perellon.
Il a pourtant fallu rassurer les futurs élèves et leurs parents, surtout la "clientèle" étrangère. "Notre département des admissions a joué les ambassadeurs pour démontrer qu'à l'EHL, la situation était bien gérée et qu'indépendamment de la pandémie, il n'y avait aucun problème et aucun risque à venir en Suisse", souligne Juan Francisco Perellon.
Formation orientée vers le management
Ces bons chiffres s'expliquent par le fait que les écoles hôtelières suisses offrent un diplôme plus large, notamment dans le management. "Plus tard, je ne veux pas travailler dans l'hôtellerie, donc même avec le Covid-19, on s'en sort bien", témoigne Anaïs Sabatier, étudiante en année préparatoire à l'EHL.
Par contre, les petites institutions sont à la peine. L'Hotel Institute Montreux, par exemple, a dû, selon les informations de la RTS, transférer ses étudiants à Caux, dans le canton de Vaud. Ces instituts n'ont pas voulu communiquer leurs tendances pour les inscriptions en cours. Mais il semble que les formations purement touristiques sont davantage à la peine, à l'image de la Haute Ecole de gestion (HES-SO) de Sierre, en Valais, qui a enregistré une diminution de 5% des inscriptions.
Il est plus compliqué pour les jeunes de se focaliser uniquement sur le tourisme dans une formation. Les messages ne sont pas très positifs depuis un certain temps.
Ce que confirme le responsable de la filière tourisme de la HES-SO de Sierre Dominique Fumeaux, invité lundi dans La Matinale. "Il est plus compliqué pour les jeunes de se focaliser uniquement sur le tourisme dans une formation. Les messages ne sont pas très positifs depuis un certain temps. Nous avons essentiellement une clientèle suisse, très sensible à ce qui se passe dans ce pays: la baisse des revenus hôteliers, les difficultés de l'événementiel... Cela a certainement une grande influence."
"Besoin de gens formés"
Il estime que la baisse est "préoccupante". "Le tourisme aura besoin de gens formés, de gens compétents. Car il y aura beaucoup de défis après une telle crise." Dominique Fumeaux note que les élèves doivent "être motivés, comprendre les enjeux et avoir envie de s'atteler à de tels enjeux. C'est peut-être un peu moins simple aujourd'hui. Il faut se projeter un petit peu."
Dominique Fumeaux a bon espoir pour l'avenir. "Nous avions des craintes avec les deux dernières volées en voyant les recherches de stages ou d'emplois après leur diplôme. Finalement, cela se passe relativement bien."
Et d'ajouter: "Certes, il y a des diminutions d'emplois, mais il y a aussi des postes qui s'ouvrent et des nouveautés. (...) Les grandes écoles hôtelières ont une clientèle internationale. Elles sont reconnues dans le monde du management, cela a une influence. Le panel d'employabilité à la sortie, une fois diplômé de ces écoles, est assez large."
Sujets radio: Dominique Choffat/Romaine Morard
Adaptation web: Valentin Jordil