Alors que plusieurs Etats s'activent pour établir une trêve entre Israël et les activistes palestiniens, la Suisse est aux abonnés absents. Certes en coulisse, les diplomates doivent certainement suivre de près les initiatives des uns et des autres, mais Berne ne semble pas aux avant-postes, contrairement à la période où Micheline Calmy-Rey dirigeait le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
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"Le conseiller fédéral Ignazio Cassis est certainement un interlocuteur audible pour les Israéliens, mais beaucoup moins pour les Palestiniens, car il a souvent souligné l'importance des avantages de la coopération économique et technologique avec Israël, mais peu évoqué la question de l'occupation militaire israélienne", explique Riccardo Bocco, professeur de sociologie politique à l'Institut de hautes études internationales et du développement à Genève, interrogé dans La Matinale mardi. Pour lui, aujourd'hui il n'y a plus la même volonté que lors de précédents conflits.
"Le contexte n'est plus propice à un tel engagement"
Tout au plus la Suisse, qui a entretenu des contacts secrets avec les chefs du Hamas, pourrait leur mettre la pression. "Actuellement, on ne pourrait pas aborder le Hamas directement car nous ne serions pas le bon interlocuteur", estime François Chappuis, ancien ambassadeur de la Suisse en Israël. "Mais on pourrait rappeler aux Egyptiens et aux Qataris qu'ils ont une influence importante sur le Hamas qui est en train de bombarder de ses missiles Israël au détriment de sa propre population. Ce qui est dramatique."
Mais peut-être que le temps des bons offices de la Suisse n'est plus à l'ordre du jour. "Le contexte n'est pas propice à un tel engagement", a confié à la RTS un expert dans ce domaine.
Marc Menichini/aq