Douze mille électrices se sont inscrites pour choisir les femmes qui participeront à cette session spéciale. L'élection aura lieu dès lundi prochain et sera ouverte durant deux semaines.
Plus de 1400 femmes, dont près de 300 issues de Suisse romande visent l'un des 246 sièges sous la Coupole fédérale les 29 et 30 octobre. C'est largement plus que ne l'espéraient les organisatrices.
Pas seulement une valeur symbolique
Une majorité des candidates n'ont pas d'engagement politique, à l'image de l'avocate valaisanne Sophie Haenni, pour qui cette candidature est une première.
"On commémore les 50 ans du droit de vote des femmes", a-t-elle rappelé jeudi dans La Matinale de la RTS. Mais ce qu'elle apprécie dans cette démarche, c'est qu'il n'y a pas simplement cette valeur symbolique.
>> Lire : Une Session des femmes pour les 50 ans du droit de vote des femmes
"Des propositions concrètes pourront être faites au Conseil national et au Conseil fédéral", a-t-elle relevé. Sophie Haenni a souligné aussi que cette session permettait à toutes les femmes de Suisse de pouvoir siéger sans devoir faire partie d'un parti politique ou devoir afficher leurs convictions.
L'efficacité de l'arène politique
D'autres candidates sont déjà élues à divers échelons politiques ou ambitionnent de l'être un jour. C'est le cas de Karin Suini, 41 ans, qui était récemment candidate pour le législatif de Lausanne.
"C'est dans l'arène politique que se situe le terrain le plus efficace pour améliorer la qualité de vie de notre société, de ce qu'on fait en tant que femmes surtout", a-t-elle relevé pour expliquer sa motivation.
Une première expérience
Karin Suini a aussi trouvé sa motivation dans la Grève des femmes de 2019 et les résultats positifs qui en ont découlé aux élections fédérales. "Ils ont démontré pour moi qu'en s'engageant, on arrive à être élue", s'est-elle réjouie. "C'est un premier pas, une première expérience, de pouvoir siéger dans cette Session des femmes l'automne prochain".
A l'issue des deux jours de plénum, une trentaine de propositions votées pendant la session seront transmises à l'Assemblée fédérale.
"Cela doit devenir normal"
"Quarante-deux pour cent de femmes élues actuellement au Conseil national, c'est un très bon mouvement, mais les revendications demeurent les mêmes, et de nombreux sujets restent encore à discuter. Les femmes veulent maintenant définir concrètement ce qu'elles veulent faire", explique Claudine Esseiva, élue PLR au législatif de la ville de Berne et membre du comité d'Alliance F, dans La Matinale. "Il faut définir ce qu'est un point de vue femme sur la digitalisation, sur l'agriculture, l'économie, par exemple", illustre l'élue.
La représentation des femmes en politique, même si elle connaît actuellement des pourcentages jamais encore atteints, n'est jamais un droit acquis, rappelle également Claudine Esseiva. "Les progrès sont énormes et presque incroyables, mais il faut maintenant que cela devienne normal, et ce n'est pas encore le cas. Il y a encore beaucoup de vieilles traditions à défaire", conclut-elle.
Marie Giovanola/oang