Le dernier accident de téléphérique majeur en Suisse remonte à 1972: il avait fait 13 morts à Betten-Bettmeralp. Mais Philippe Magistretti rappelle dans Forum que les exigences en matière de sécurité en Suisse sont plus élevées qu'en Italie.
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"Nous avons des exigences émises par l'Office fédéral des transport (OFT) qui sont plus astreignantes. A commencer par la première, qui à mon avis illustre cette différence de philosophie, c'est qu'en Suisse les concessions sont données pour une durée de 25 ans, et quoi qu'il arrive, cette concession s'arrête au bout de 25 ans."
Après cette période, comme l'explique le Valaisan, il faut recommencer toute une démarche de ré-homologation. Dans les pays limitrophes, ces concessions sont valables jusqu'à ce que l'installation ne fonctionne plus.
Contrôles périodiques
Philippe Magistretti compare le système de contrôle des remontées mécaniques à celui de l'aéronautique: "On fait des contrôles en profondeur avec remise à l'état périodiquement. Ce n'est peut-être pas aussi poussé qu'avec les hélicoptères, mais l'installation est vraiment constamment remise à niveau, tous les éléments sont testés périodiquement, et les rapports doivent être soumis à l'OFT."
Malgré toutes ces précautions, il est impossible d'éliminer tous les risques, explique le chef des remontées de Crans-Montana. "Nous avons des règles qui sont très strictes, mais n'oublions pas que nous sommes dans un environnement où les gens bougent, où les choses bougent, il y a la météo, et des accidents sont inévitables."
Le danger du vent
Et de se souvenir: "A Crans-Montana, nous avons eu l'expérience d'un accident mortel à la fin des années 90, sur un concours de circonstances pratiquement inimaginable, un arbre qui est arraché à cause du vent à très haute vitesse."
"Bien que nous soyons dans un environnement de loisir, le risque zéro n'existe pas. Et nous sommes obligés de vivre, aussi bien avec nos collaborateurs qu'avec notre clientèle, avec constamment à l'esprit que la sécurité n'est pas toujours assurée sans faille. "
Interview radio: Pietro Bugnon
Version web: Antoine Schaub