En septembre, le peuple suisse avait accepté du bout des lèvres l'achat de nouveaux avions de combat. Quatre modèles sont encore en lice: les F-35 et F/A-18 E/F Super Hornet américains, le Rafale français et l'Eurofighter, proposé par l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne.
Opter pour l'un des deux jets américains reviendrait toutefois à ignorer la volonté de la population, dénonce une coalition composée du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA), du PS et des Vert.e.s. Les avions avaient été largement critiqués lors de la campagne de votation.
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Le F-35 présente des défauts techniques, dont certains peuvent même entraîner la mort du pilote, pointe-t-elle. Chez le Super Hornet, c'est notamment l'alimentation en oxygène qui pose problème.
Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA), par la voix de Pauline Schneider, au micro de Forum, dit prendre acte du résultat de la votation du 27 septembre, tout en soulignant que "49,9% de la population refusait ces avions, sans savoir quels seraient ces avions".
La gauche et le GSsA veulent se mobiliser contre les appareils américains si l'un d'entre eux était choisi: "Ce sont les modèles étasuniens qui étaient les plus controversés et les plus critiqués durant la phase de campagne", remarque Pauline Schneider, tout en mettant en évidence que le GSsA est "de toute manière contre les avions de combat", sous-entendant que le groupe pourrait aussi lancer une initiative contre le Rafale, par exemple.
"Pentagone à bord"
De plus, "avec les avions de combat américains, le Pentagone est toujours à bord. La souveraineté et la sécurité des données ne peuvent être garanties", met en garde le député Pierre-Alain Fridez (PS/JU).
Et ils génèrent des coûts d'entretien extrêmement élevés, critique le conseiller national Fabien Fivaz (Vert.e.s/NE). "Surtout après la pandémie du Covid, nous devons utiliser l'argent de nos impôts à bon escient et ne pas le jeter par la fenêtre pour acheter des avions de combat de luxe."
L'alliance a donc déposé une initiative contre chaque avion auprès de la Chancellerie demandant son interdiction.
"Si le Conseil fédéral devait choisir un avion de combat américain, nous lancerions cette initiative", prévient Pauline Schneider du GSsA. Les signatures peuvent déjà être récoltées sur internet.
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ats/sjaq