"La Suisse espère que ce dossier avance avec la présidence de la France", a affirmé la cheffe du Département de justice et police (DFJP) lors d'un point de presse avec son homologue Gérald Darmanin. La Commission européenne a présenté en septembre un projet de réforme de la politique migratoire de l'UE. Mais les différends entre les pays du Sud et ceux de l'Est ont pour l'instant empêché de "progresser", a reconnu Karin Keller-Sutter.
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Contact étroit et privilégié
"Pour la Suisse, il est très important d'avoir un contact étroit et privilégié avec la France dans la perspective de la présidence" française de l'UE au premier semestre 2022, a expliqué Karin Keller-Sutter. Elle s'est félicitée de ce que le ministre français de l'Intérieur ait accepté de "donner accès à la Confédération aux discussions sur ce pacte en tant que membre-associé de Schengen-Dublin". "Nous pouvons contribuer", a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Gérald Darmanin n'a pas tari d'éloges à l'égard de la Suisse, soulignant "l'excellente collaboration entre nos services". A l'occasion de cette première rencontre "physique" avec son homologue helvétique, il a salué des "échanges d'informations (...) qui ont empêché un certain nombre de choses".
Sans entrer dans les détails, il a parlé de "limitations de ce que la France subit. C'est-à-dire un terrorisme islamiste qui la frappe". "Nous serions très heureux que l'Europe fasse pareil que la Suisse et nous donne cette information", a-t-il insisté.
ats/fgn
Coopération bilatérale assurée
Interrogés sur l'accord-cadre entre la Suisse et l'UE, tous deux ont assuré que son échec ne remettrait pas en cause la coopération bilatérale. "Je ne crois pas que les relations seraient moins bonnes sans accord-cadre. Nous avons une relation bilatérale très établie", a estimé la conseillère fédérale.
"Notre relation amicale, de voisinage, a démontré à travers les années son efficacité. Notre amitié bilatérale n'a pas à être touchée par d'autres sujets", a assuré Gérald Darmanin.
A l'occasion de cette rencontre, Karin Keller-Sutter a également abordé la question des poursuites policières transfrontalières. "Nous avons pris l'engagement aujourd'hui de vraiment avancer et de finaliser les amendements" d'un accord entré en vigueur en 2009.
Actuellement, un policier suisse qui poursuivrait un délinquant de l'autre côté de la frontière pourrait être arrêté par ses homologues français. "Nous pouvons encore améliorer la coopération", a assuré Gérald Darmanin.