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Les villes peinent à faire respecter les zones 30km/h

Une zone 30 à Zurich. [Keystone - Ennio Leanza]
L'éclairage d'actualité / La Matinale / 3 min. / le 26 mai 2021
Toujours plus nombreuses dans les villes romandes, les zones 30km/h auraient encore de la peine à séduire les automobilistes, comme le note une étude du Bureau de prévention des accidents (BPA).

Pour qu'une zone à trafic modéré soit jugée aux normes, 85% des véhicules doivent rouler à moins de 35 km/h.

A Lausanne, si cet objectif semble être atteint, des non-respects ponctuels sont néanmoins encore observés, comme le relève Florence Germond, municipale en charge de la Mobilité. "Pour les habitants, ça peut se révéler très désagréable", note-t-elle.

A noter qu'une étude menée l'an dernier par le Bureau de prévention des accidents (BPA) révèle quant à elle que 54% des véhicules roulant dans une zone 30km/h ne respectaient pas les limitations. La vitesse moyenne des véhicules motorisés était de 31,6 km/h.

Arsenal de moyens

Panneaux de signalisation, bacs à fleurs posés de part et d'autre de la chaussée, dos d'âne, radars pédagogiques: les villes romandes dans lesquelles se sont développées les zones 30km/h possèdent toutefois tout un arsenal de moyens pour inviter les automobilistes à réduire leur vitesse.

Pas assez pour Jenny Leuba, cheffe de projet à l'Association Mobilité piétonne Suisse. Selon elle, plus de fermeté envers les chauffards aurait davantage d'impact. "Si on sait qu'il y a des amendes salées, ça aurait plus d'effet sur le comportement" des conducteurs, soutient-elle notamment.

Débat autour de l'absence de passages piétons

Un autre point qui fait débat: la quasi absence de passages piétons dans les zones 30km/h. Une situation que déplorent plusieurs parents qui notent de nombreux dépassements de vitesse dans ces zones. "Mes enfants, je les laisse traverser uniquement sur des passages piétons. Et comme il y en a peu dans les zones 30, c'est désécurisant pour eux", souligne une Lausannoise habitant aux abords de l'une de ces zones.

Du côté des villes, si les autorités déplorent ce problème, elles ne peuvent pas faire grand-chose, comme l'explique Florence Germond. "C'est tout simplement les ordonnances et les lois sur la circulation routière qui prévoient ces dispositions. Si on aménage une zone 30 km/h, on doit en principe effacer ces passages piétons."

Ne faudrait-il donc pas revenir aux 50km/h dans certains cas? L'Association Mobilité piétonne Suisse et le Bureau de prévention des accidents (BPA) estiment que non, indiquant notamment que si le conducteur dépasse un peu les 30km/h, il fera toujours moins de bruit qu'à 50km/h.

Concernant la sécurité, les chiffres montrent que plus la vitesse est élevée plus les risques d'accidents et leur gravité augmentent, et ce de façon exponentielle, rappelle le BPA. Sur 10 piétons renversés, 9 survivent après une collision provoquée par un véhicule à 30 km/h. Ce nombre chute à 3 si la voiture roule à 50 km/h.

>> Le débat de Forum: faut-il généraliser le 30 km/h dans les villes?

Sujet radio: Céline Fontannaz

Adaptation web: Fabien Grenon

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