Des faux commentaires circulent en effet sur les réseaux sociaux et prétendent que la vaccination contre le Covid empêcherait les femmes d'avoir des enfants.
Tout part d'une thèse émise par un ancien responsable du laboratoire Pfizer. On y lit que les anticorps produits par le vaccin seraient également dirigés contre le placenta lors d'une grossesse. Mais aucune preuve n'est fournie.
Cela suffit toutefois à déstabiliser, à tel point que les autorités craignent que les femmes en âge de procréer ne ralentissent la progression de la vaccination en Suisse.
"Fondamentalement, je ne suis pas contre les vaccins traditionnels. Pour celui-là, je me suis beaucoup posé la question vu qu'on essaie d'avoir un enfant", témoigne une Romande dans le 12h30. "J'ai essayé de me renseigner. Mon gynécologue me l'a déconseillé, après j'ai regardé des articles à droite et à gauche, que je trouvais très biaisés. J'ai vu des choses sur Facebook, mais ce n'est pas très concluant."
Et d'ajouter: "J'aurais besoin d'un avis médical qui m'explique les choses, parce que pour l'instant, je n'ai eu que 'je vous déconseille'."
Infertilité réfutée en bloc par les études scientifiques
"D'un point de vue théorique déjà, on ne voit pas pourquoi ce vaccin-là induirait une infertilité par rapport à tous les autres vaccins que l'on connaît", explique le chef du service d'obstétrique du CHUV, David Baud.
Mais surtout, les scientifiques se basent sur des études réalisées auprès de dizaine de milliers d'individus, et sûres à 100% selon le professeur Baud. "On prend un groupe qu'on ne vaccine pas versus un groupe qu'on vaccine", détaille-t-il. "Ces études-là ont permis de montrer l'efficacité du vaccin. Et dans ces études-là, on a aussi regardé combien de patientes ont eu une grossesse après la vaccination."
Et le spécialiste de souligner que le nombre de grossesses - 53 - était parfaitement égal dans le groupe des femmes vaccinées et dans le groupe-témoin qui n'avait pas eu de vaccin. "Donc de dire que le vaccin induit une infertilité est totalement faux!", conclut David Baud.
L'OFSP planifie donc une grande campagne d'information et de promotion pour le vaccin avec des vidéos, des portraits et des témoignages, pour agir aussi sur le côté émotionnel, d'après la SonntagsZeitung.
A noter que depuis vendredi les femmes enceintes ont accès au vaccin en Suisse. En France, elles sont même prioritaires.
Julie Rausis/ebz