La Poste réduit la levée des boîtes aux lettres publiques, vives réactions
Depuis lundi, La Poste a décidé de réduire sa tournée des boîtes aux lettres publiques. La plupart d'entre elles ne seront relevées qu'une fois par jour le matin. Cette nouvelle réduction des prestations suscite de vives réactions et questionne la notion même du service universel.
Exemple à Bussigny (VD), où jusqu'à la semaine dernière, le courrier déposé dans la boîte aux lettres publique était levé en fin de journée.
Désormais, la récolte dans la ville de l'Ouest lausannois se fera les matins de semaine et sera récupérée par le facteur. "C'est une nouvelle tâche depuis ce lundi, je le prends en cours de tournée quand je vais amener le courrier", explique Christophe Courtin dans le 19h30.
"Moins de lettres", dit La Poste
La Suisse compte 14'500 boîtes aux lettres. Pour permettre aux facteurs de reprendre cette tâche, qui était jusque-là aux mains de prestataires externes, les levées ont été avancées du soir au matin sur 2900 d'entre elles. Quelque 8400 ne seront plus vidées les week-ends.
"Il y a de moins en moins de lettres. Nous avions deux options: réduire le nombre de boîtes ou modifier l'horaire de levée", explique Stefan Dauner, porte-parole de La Poste Suisse.
"Nous avons opté pour la deuxième solution parce que nous voulons garder un service de proximité avec un réseau dense de boîtes aux lettres publiques", précise le communicant.
En catimini
Cette décision, entrée en vigueur en catimini et révélée mercredi par la Région Nord vaudois, fâche Baptiste Hurni, conseiller national socialiste neuchâtelois.
"Comme vous ne pouvez plus vous assurer que votre courrier arrivera le lendemain, vous n'avez plus d'intérêt à le mettre en courrier A. Donc dans quelques années, on nous dira: il y a une baisse du trafic en courrier A, il faut le supprimer. Cela fait vraiment penser à la stratégie que La Poste avait utilisé pour la fermeture d'agences locales", analyse-t-il.
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A droite aussi, l'argument économique brandi par le géant jaune passe mal. "La Poste n'est pas une entreprise comme une autre. Elle a une mission de service public prévue dans la loi", rappelle le conseiller national PLR vaudois, Olivier Feller.
"En réduisant le nombre de levées, elle rend la vie de la population et des entreprises plus compliquée. Le fait de diminuer de 70% le nombre de levées pendant le week-end, c'est quand même une grande entrave à la mission de service public", regrette le politicien vaudois.
Olivier Feller et Baptiste Hurni ont prévu d'interpeller le Conseil fédéral sur cette question. De son côté, La Poste martèle que des levées tardives continueront à exister sur certaines boîtes. Elle renvoie le public sur son site internet pour les localiser.
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Carole Pantet et Théo Jeannet
Adaptation web: Jérémie Favre
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