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Deux ans après la grève des femmes, la pandémie a aggravé la situation

Des manifestantes à Lausanne pour la grève des femmes le 14 juin. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Deux ans après la grève des femmes du 14 juin, syndicalistes et parlementaires de gauche remontent au front / La Matinale / 1 min. / le 7 juin 2021
A quelques jours du deuxième anniversaire de la grève des femmes, syndicalistes et parlementaires de gauche lancent lundi une semaine de mobilisation autour de l’égalité. Selon les militantes, la pandémie de coronavirus a aggravé la situation des femmes.

Inégalités salariales, âge de la retraite, garde d'enfants, conditions de travail: deux ans après la grève historique du 14 juin 2019 en Suisse, les militantes remontent au front.

Selon elles, le combat est loin d'être gagné, même si la mobilisation a initié certains changements. Les femmes sont notamment davantage représentées au Parlement et le Conseil fédéral a publié récemment une stratégie pour l'égalité. Un plan pour lutter contre les violences domestiques a également été adopté.

La mobilisation de 2019 n'a donc pas été vaine, selon Isabelle Pasquier-Eichenberger, conseillère nationale verte du canton de Genève. Et cet élan n'a pas été complètement freiné par la pandémie.

"Les femmes sont moins présentes dans la rue à cause du Covid, mais les préoccupations demeurent. La mobilisation est différente, mais elle est là. Toute la mobilisation qu'on a vu sur les réseaux sociaux, autour de la réforme du droit pénal par exemple, montre que les femmes sont présentes et qu'elles évoluent dans la manière de revendiquer", explique l'élue.

>> Le point sur les revendications de l'Union syndicale suisse dans le 12h45 :

L'Union syndicale suisse veut préserver la retraite des femmes.
L'Union syndicale suisse veut préserver la retraite des femmes. / 12h45 / 1 min. / le 7 juin 2021

Des priorités bouleversées

Même à droite, la prise de conscience a été très forte après la grève du 14 juin 2019, selon la conseillère aux Etats valaisanne du Centre Marianne Maret. Pourtant l'ordre des priorités a été bouleversé.

"Ce qui pouvait être ressenti comme priorité politique avant le coronavirus, comme l'égalité ou le climat, tout ça a été bouleversé par l'arrivée de la pandémie. Le Covid est devenu la priorité et a fait passer en second plan les autres objectifs", relève-t-elle.

>> Lire aussi : Marianne Maret: "On n'attend jamais d'un homme qu'il représente tous les hommes, mais d'une femme, oui"

Rentes AVS

Selon Vania Alleva, présidente du syndicat Unia, le bilan est "très mauvais" pour les femmes deux ans après la grève du 14 juin et deux jours avant le débat au Conseil national sur l'AVS. "Les femmes sont encore massivement désavantagées. Il y a eu de très petits progrès", regrette-t-elle lundi dans La Matinale.

Pour la syndicaliste, la situation s'est même aggravée. "Les écarts salariaux ont augmenté, selon les derniers chiffres. La crise du coronavirus a encore empiré la situation des femmes. Pourtant, ce sont elles qui étaient au front, notamment les infirmières et les caissières. C'est grâce à elles que le système a pu continuer", assure Vania Alleva.

Par ailleurs, avec le projet AVS 21, qui sera débattu mercredi au Conseil national, la situation des rentes des femmes va encore se dégrader, selon les syndicalistes. "Alors que beaucoup de femmes ont déjà des rentes misérables, il est question d'un relèvement de l’âge de la retraite des femmes, ce qui reviendrait à réduire encore de telles rentes. AVS 21 ferme les yeux sur les problèmes existants, et n’en résout aucun", critique Vania Alleva.

>> L'interview de Vania Alleva dans La Matinale :

Vania Alleva analyse la situation de l'égalité entre femmes et hommes (vidéo)
Vania Alleva analyse la situation de l'égalité entre femmes et hommes (vidéo) / L'invité-e d'actualité / 8 min. / le 7 juin 2021

Camille Degott/gma

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