Des cantons latins et urbains arrivent dans le peloton de tête. Avec 70,1% de "oui", Vaud occupe le haut du pavé. Une place acquise de justesse. Genève, le Tessin et Bâle-Ville affichent tous trois plus de 69% de voix favorables. Neuchâtel (66,5%) et Zurich (64,3%) ne sont pas très loin.
Les autres cantons romands, Fribourg (59,9%), le Jura (59,4%) et le Valais (56,9%), ainsi que Berne (60,1%) figurent dans le deuxième groupe. Plus important, ce dernier inclut aussi des cantons plus ruraux, comme Bâle-Campagne, les Grisons ou Zoug.
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"Ceinture conservatrice"
L'opposition est elle principalement venue d'une "ceinture conservatrice" traversant la Suisse centrale et orientale, terre de nombreuses manifestations contre les mesures anti-coronavirus. Appenzell Rhodes-Intérieures (60,8%) pointe en tête des détracteurs.
Les cantons "originels", qui ont constitué un comité contre la loi Covid-19, lui emboîtent le pas. Schwyz (59%) affiche le deuxième rejet le plus fort, suivi d'Obwald (56,7%) et d'Uri (54,8%). Nidwald vient peu après avec 51,3% de "non".
Au final, plus de 1,9 million d'électeurs ont approuvé le texte. Et un peu moins de 1,3 million ont glissé un bulletin défavorable dans l'urne.
Pas de vote de défiance
A l'origine du référendum, l'association Les Amis de la Constitution n'a ainsi pas réussi à tourner le scrutin en vote de défiance envers le Conseil fédéral. Confondant la loi Covid-19 et les mesures gouvernementales de lutte contre la pandémie, le camp du "non" a assuré tout au long de la campagne que le gouvernement a rendu "les gens malades par la peur" et leur a enlevé leurs libertés.
Dernièrement, il a focalisé son ire sur la brochure explicative des votations et accusé le Conseil fédéral de tromperies. Le livret est incomplet, à ses yeux, car il ne mentionne pas le certificat sanitaire. Une plainte a même été déposée à Schwyz contre le texte.
La population n'a pas été convaincue. Elle a été plus sensible aux arguments économiques des partisans. La loi Covid-19 définit avant tout les aides financières pour un million de personnes et 100'000 entreprises mises en difficulté par la crise du coronavirus, ont pointé le Conseil fédéral et tous les partis, à l'exception de l'UDC.
Nombreux bénéficiaires
Outre les restaurateurs, commerçants et indépendants, les théâtres, cinémas, fitness ou encore agences de voyage en bénéficient. En cas de rejet de la loi, les soutiens financiers auraient pris fin en septembre. Télétravail, fermeture des restaurants, des écoles ou des magasins ou encore vaccination n'ont en outre rien à voir avec le texte, ont-ils rappelé. Ils sont réglés par la loi sur les épidémies.
La loi Covid-19 permet de son côté aussi d'assurer l'approvisionnement du pays en médicaments, appareils respiratoires, équipements de protection et autres biens médicaux importants. Elle pose encore les bases légales pour la prise en charge des tests par la Confédération ou la création d'un certificat vaccinal, vivement critiqué par ses opposants.
ats/cab
>> Le détail du vote par commune:
Nouveau référendum annoncé
Le "oui" clair du peuple à la loi Covid-19 ne décourage pas les Jeunes UDC. Ces derniers vont démarrer une récolte de signatures pour un référendum contre des modifications de la loi Covid-19 datant du 19 mars, ont-ils annoncé dimanche.
"En cas de nouveau référendum, nous nous attendons à un 'non' à la loi Covid-19, car les partisans ne pourront plus se cacher derrière les aides financières", a assuré David Trachsel, président des Jeunes UDC.
Avec leur nouveau référendum, les Jeunes UDC veulent s'attaquer en priorité à la question du certificat sanitaire, qui divise selon eux la population entre vaccinés et non vaccinés, créant une société à deux vitesses.
Les Amis de la Constitution soutiendront le référendum, alors que l'UDC se prononcera en assemblée.