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La Suisse pourra renforcer son arsenal policier contre le terrorisme

Le peuple a largement suivi le Conseil fédéral pour la loi sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme
Le peuple a largement suivi le Conseil fédéral pour la loi sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme / 19h30 / 1 min. / le 13 juin 2021
La police pourra intervenir de manière préventive contre des personnes soupçonnées de "terrorisme". Le peuple suisse a accepté dimanche à 56,6% la modification de la loi sur le terrorisme (MLT). Le soutien a été particulièrement fort en Suisse romande.

Côté romand, les Valaisannes et les Valaisans ont été les plus grands partisans du projet, avec plus de 64,9% de "oui". Ils sont suivis par le canton de Fribourg (63,6%), Neuchâtel (62%) et le Jura (61%). Le soutien a été légèrement moins marqué à Genève (56%) et dans le canton de Vaud (58,8%).

>> Tour d'horizon des résultats dans l'émission Forum :

Les résultats définitifs de la loi sur le terrorisme. [Keystone]Keystone
Résultats définitifs : la loi CO2 refusée à 51,6% et les mesures anti-terroristes acceptées à 56,6% / Forum / 60 sec. / le 13 juin 2021

Symptomatique de l'approbation romande vis-à-vis de cette loi, le Jura bernois a dit oui à 60,6% à ces nouvelles mesures, contre 54,8% pour l'ensemble du canton de Berne.

L'opposition est principalement venue des zones urbaines et de certaines régions rurales ou montagnardes alémaniques. Bâle-Ville a été le seul canton à rejeter le texte (54,9%), mais le oui s'est dessiné du bout des lèvres dans certains cantons de Suisse centrale ou orientale. Appenzell Rhodes-Intérieurs n'a même approuvé le projet que par deux voix.

Mesures préventives critiquées

La campagne s'est surtout centrée sur les mesures préventives envers les "terroristes" présumés, c'est-à-dire les individus représentant une menace mais ne pouvant faire l'objet d'une procédure pénale. Ceux-ci pourront, de manière préventive, être obligés de se présenter à un poste de police à des horaires déterminés, d'être confinés dans un périmètre déterminé, de ne pas quitter la Suisse ou de ne pas se rendre dans certains endroits.

Les opposants et les opposantes au texte fustigeaient également une définition peu claire du "terrorisme", qui pouvait donner cours à plusieurs interprétations.

>> Les réactions de Jean-Luc Addor, conseiller national (UDC/VS), Charles Juillard, conseiller aux Etats (Centre/JU) et Elisabeth Baume-Schneider, conseillère aux Etats (PS/JU) :

La prévention plébiscitée dans la lutte anti-terroriste : interview de Jean-Luc Addor, Charles Juillard, et Elisabeth Baume-Schneider
La prévention plébiscitée dans la lutte anti-terroriste : interview de Jean-Luc Addor, Charles Juillard, et Elisabeth Baume-Schneider / Forum / 10 min. / le 13 juin 2021

Risque d'"arbitraire"

La gauche, le Parti pirate, les Vert'libéraux, les organisations de défense des droits humains, des experts en droit et des rapporteurs de l'ONU critiquaient une définition trop large du terrorisme et un risque d'arbitraire. Ils dénonçaient le fait que la plupart de ces mesures pourront s'appliquer à des adolescents dès 12 ans, et 15 ans pour l'arrêt domiciliaire.

Le Conseil fédéral et la majorité du camp bourgeois ont pour leur part assuré que ces mesures sont proportionnées, rappelant qu'elles existent déjà dans certains domaines, comme la lutte contre le hooliganisme. Elles respectent selon eux la Constitution fédérale, la Convention européenne des droits de l'homme et celle de l'ONU sur les droits de l'enfant et ne pourront être appliquées qu'en dernier recours.

jop avec ats

>> Le détail du vote par commune:

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