"Beaucoup d'objets de votation ont une dimension économique, que ce soit des dépenses publiques supplémentaires, des taxes, des impôts ou même des subventions. C'est un élément de la discussion, mais ce n'est pas toujours centré sur le porte-monnaie individuel. Parfois, le vote est aussi une préoccupation pour le porte-monnaie des personnes qui ont les revenus les plus bas ou pour les entreprises", explique Philippe Thalmann, professeur à l'EPFL, spécialiste en économie de l'environnement et du cilmat qui a justement travaillé sur les conditions d’acceptabilité de politiques publiques liées aux taxes, dans Le Point J.
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Selon lui, il reste toutefois "difficile" d'évaluer le poids de cet argument dans les votes, malgré les sondages qui sont réalisés après le scrutin sur un échantillon de population, car la décision de vote est multi-factorielle.
Une partie de la population est sensible aux questions de coûts économiques. Et les adversaires d'un objet mettent l'accent là-dessus, en amplifiant les coûts et en atténuant les bénéfices.
Toutefois, "le réflexe porte-monnaie peut faire basculer un vote parce que pour une partie de la population, le calcul économique qui y correspond est décisif". On pense notamment à la loi CO2, mais aussi au refus de la vignette autoroutière à 100 francs en 2013 ou la votation sur l'initiative économie verte, en 2016.
Alors, le budget des ménages est-il un argument imparable dans les campagnes politiques?
Gabriela Cabré, Jessica Vial et l'équipe du Point J