En moyenne, une femme meurt des suites de telles violences toutes les deux semaines et demie en Suisse. Et 27'000 enfants sont concernés chaque année par la violence domestique, indique le gouvernement dans un communiqué.
En 2018, ces violences étaient au nombre de 18'552 et de 19'669 en 2019, selon ce premier rapport sur la mise en oeuvre de la Convention d'Istanbul ratifiée par la Suisse en 2018 et qui vise à réprimer les violences contre les femmes. L'état des lieux de toutes les activités menées en Suisse dans cet objectif y est présenté.
Il en ressort que la législation fédérale répond dans l'ensemble aux exigences de la Convention d'Istanbul. Une loi sur l'amélioration de la protection des victimes de violences est entrée en vigueur l'année dernière et une révision des normes pénales sur les infractions sexuelles est en cours. Sur le plan politique, la convention a également renforcé le débat public sur ce thème.
"Mesures insuffisantes"
Ces observations doivent encore être examinées par un groupe d'experts indépendants (GREVIO), qui doit effectuer une visite en Suisse en mars 2022 et formuler des recommandations d'ici à la fin 2022. Cependant, pour le Réseau Convention d'Istanbul, les mesures actuelles et prévues sont "loin d'être suffisantes".
Il manque notamment une certaine volonté de fournir un financement substantiel pour les mesures nécessaires, dénonce ce réseau, qui regroupe plus de 90 services, centres de conseil, refuges et ONG actifs dans le domaine de la violence, du handicap, des personnes LGBTIQA+, des personnes âgées, des enfants, de la migration ou de l'asile, ainsi que des droits humains.
Réglementation uniforme
La Confédération doit aussi garantir une réglementation uniforme dans toute la Suisse et une protection supracantonale. "Selon son canton de domicile, une personne touchée par la violence peut bénéficier ou non de protection et de soutien. Ce n'est qu'une question de chance", déplore Simone Eggler, coordinatrice associée du réseau.
En outre, toutes les victimes n'ont pas effectivement accès aux mesures de prévention, de soutien et de protection. Et cela malgré le fait que la Convention d'Istanbul impose une mise en oeuvre inclusive et non-discriminatoire.
ats/gma