Un ex-commandant libérien écope de 20 ans de prison à Bellinzone
Son procès avait eu lieu entre décembre 2020 et février 2021 à Bellinzone. L’énoncé du verdict est tombé plus de quatre mois après la clôture du procès, le premier du genre mené par un tribunal pénal, a souligné le président du TPF Jean-Luc Bacher.
Le TPF s’est aligné sur les conclusions du procureur Andreas Müller, tout en libérant le coupable de quatre des 25 chefs d’accusation. Il ne lui a toutefois reconnu aucune circonstance atténuante.
Crimes de guerre
Alieu Kosiah, 46 ans, qui a toujours plaidé non coupable, est resté impassible à l’énoncé de la peine. L’homme, établi en Suisse en 1998, a été arrêté le 10 novembre 2014 à Berne au terme d’une enquête pour crimes de guerre par le Ministère public de la Confédération (MPC).
La plainte de sept victimes de l’ex-commandant de la faction armée de l’ULIMO (United Liberation Movement Of Liberia of Democracy) a provoqué son arrestation. Il est actuellement détenu à la prison régionale de Berne.
Tort moral
Outre la condamnation à 20 ans de réclusion et l’expulsion de la Suisse, Alieu Kosiah devra verser des indemnités pour tort moral aux sept parties plaignantes pour un total d’environ 53'000 francs. Il devra aussi défrayer les six témoins venus expressément du Libéria pour répondre aux questions de la cour. Les frais de procédure qui s’élèvent à plus de 1,3 million de francs sont mis à la charge de l’accusé à hauteur de 50'000 francs.
Durant la lecture du verdict qui a duré environ trois heures, le président du TPF a passé en revue, dans le détail des horreurs commises durant ce conflit sanglant, tous les chefs d’accusation retenus par le MPC.
Civils abattus
Alieu Kosiah a été reconnu coupable de violations des lois de la guerre pour l’utilisation d’un enfant soldat et l’ordre de tuer treize civils et deux soldats capturés, dont les têtes tranchées avaient été exposées à l’aéroport de Monrovia, la capitale du Libéria, ainsi que des meurtres de quatre civils.
Les juges l'ont aussi reconnu coupable du viol d’une femme, du traitement cruel de sept autres civils, d’atteinte à la dignité de la dépouille d’un homme, dont le cœur avait été arraché et qu'il avait mangé avec d'autres soldats ainsi que d’ordres multiples de traiter cruellement des civils.
ats/gma