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Les entreprises rechignent à octroyer des temps partiels aux hommes

Les hommes qui cherchent un poste de travail à temps partiel sont désavantagés par rapport aux femmes. [Keystone - Gaetan Bally]
Les entreprises rechignent à octroyer des temps partiels aux hommes / La Matinale / 1 min. / le 21 juin 2021
Les hommes qui veulent travailler à temps partiel sont nettement plus désavantagés par les entreprises que les femmes quand ils cherchent un emploi, révèle la NZZ am Sonntag. Dans le monde du travail, les stéréotypes de genre en matière de répartition des tâches ont la vie dure.

Selon l'enquête de la NZZ am Sonntag, qui se base sur une étude du KOF, le centre d'études conjoncturelles de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich, un homme souhaitant travailler à 90% se verra proposer 17% de postes en moins que s'il était disposé à travailler à 100%. Pour les femmes, dans le même cas de figure, la baisse n'atteint que 2%.

Pour parvenir à ce résultat, l'économiste du KOF Daniel Kopp a eu accès pendant près d'un an à la plateforme job-room.ch de la Confédération et a analysé les 450'000 demandes de recrutement ayant eu lieu durant cette période.

Il passe pour moins impliqué

Les entreprises cultivent encore les stéréotypes de genre, en conclut le KOF dans son analyse. Si une femme travaille à temps partiel, cela est mis sur le compte de la charge familiale. Dans le cas d'un homme, en revanche, on suppose qu'il souhaite être moins impliqué dans sa carrière professionnelle, note le centre d'études.

Cette conception du monde professionnel a des conséquences sur la répartition des tâches, en particulier au sein des couples avec enfants. Ainsi, seuls 12% des pères travaillent à temps partiel, contre 78% des mères.

Impact direct sur l'égalité des sexes

Pour le président du syndicat Travail.Suisse Adrian Wüthrich, interrogé par la NZZ, cette étude montre que le débat sur l'égalité des sexes concerne également les hommes. Et du côté des femmes, cette politique les empêche de faire carrière et de gagner un salaire égal à celui des hommes.

>> Lire à ce sujet : Les mères perdraient jusqu'à un demi-million en mettant leur carrière sur pause

Pourtant, signale le journal dominical alémanique, une enquête menée par Pro Familia montre que six pères sur dix ont le sentiment de ne pas être assez disponibles pour leur famille. Et une autre, de männer.ch cette fois, révèle que quatre employés de banque sur cinq disent envisager expressément le travail à temps partiel. Autrement dit, l'envie de travailler à temps partiel pour avoir plus de temps à consacrer à leur famille est bien présente chez un grand nombre d'hommes.

Pour Daniel Kopp, l'élimination de cette "pénalité du temps partiel" pour les hommes favoriserait l'égalité des sexes en permettant une répartition plus équitable, dans le couple, entre travail rémunéré et non rémunéré. A l'heure actuelle, les femmes consacrent en effet toujours 50% de temps en plus aux tâches ménagères que les hommes, selon les dernières statistiques fédérales.

Vincent Cherpillod avec ats

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