Philippe Hohl: "Il faut continuer nos efforts pour éviter des catastrophes comme à Cressier"
Les violents orages ont provoqué d'importantes inondations dans le village neuchâtelois. Plus de 70 bâtiments ont été touchés et des infrastructures sont endommagées.
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"C'est un événement extrême, les images sont catastrophiques. Si on analyse les images de l'événement pluviométrique, on constate que c'est un manque de chance. Une cellule orageuse s'est abattue sur le bassin versant du ruisseau du Ruhaut", explique le chef de la division Eau de l'Etat de Vaud, interviewé dans La Matinale.
Selon Philippe Hohl, éviter ce genre de catastrophe est possible, mais cela demande beaucoup de temps et d'argent.
Elargir les rivières
Plusieurs mesures existent pour anticiper ces événements. "L'une des principales, c'est l'établissement de cartes de danger. Grâce à celles-ci, on évite de construire de nouveaux bâtiments dans les zones à risque. Mais le problème, c'est le patrimoine déjà construit qui est malheureusement menacé par ces dangers", relève le spécialiste vaudois.
Elargir les rivières devrait aussi permettre de réduire les risques. "On y travaille depuis des années. En élargissant les rivières, on sécurise les zones construites, on empêche l'eau de déborder et on rétablit les fonctions écologiques des cours d'eau. Mais obtenir de l'espace pour élargir les rivières, c'est un travail de longue haleine", indique Philippe Hohl.
"L'ensemble des risques"
Les orages qui touchent la Suisse ces derniers jours permettent de sensibiliser la population. "On doit aménager les bâtiments, les protéger. Beaucoup d'efforts sont faits, mais il faut continuer", estime Philippe Hohl.
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Le spécialiste parle de "gestion intégrée des risques". "On doit travailler sur l'ensemble des risques. On parle des inondations, mais il y a aussi les problèmes d'avalanche, de glissements de terrain. On doit travailler sur l'ensemble des risques et définir où sont les priorités."
Propos recueillis par Romaine Morard
Texte web: Guillaume Martinez
Cressier; une zone à risque connue
Le village de Cressier est un point prioritaire sur la carte des zones à risque du canton de Neuchâtel. Le Grand Conseil avait d'ailleurs débloqué un crédit pour des ouvrages de protection des crues en 2016 déjà. La commune de Cressier n'a en revanche pas encore débloqué de financement.
Pour l'ingénieur cantonal Nicolas Merlotti, les "zones problématiques sont connues dans le canton". Mais la probabilité qu'un tel événement se produise reste très faible et l'intensité n'est généralement pas aussi élevée. L'ampleur des précipitations était exceptionnel et et le phénomène était très localisé mardi.