"Pendant trop longtemps, l'UE a toléré une situation où la Suisse, ce partenaire et ami proche, bénéficiait d'un très large accès à notre marché tout en adoptant de façon sélective les règles qui régissent celui-ci. C'est ce qui s'appelle avoir le beurre (l'accès au marché) et l'argent du beurre (l'autonomie réglementaire)", écrit Petros Mavromichalis dans une tribune publiée vendredi dans Le Temps.
>> Lire aussi : Ecartée du programme de recherches Horizon Europe, la Suisse cherche une issue
Le statu quo n'est pas une option
Concernant les modèles d'interaction de la Suisse avec le marché intérieur de l'UE, le diplomate voit trois solutions: l'adhésion à l'Union, l'intégration à l'Espace économique européen (EEE) ou l'accord cadre, "un modèle fait sur mesure pour la Suisse". Faute de quoi elle devra accepter l'érosion des accords-bilatéraux et le retour au simple libre-échange. "La poursuite du statu quo, en tous les cas, n'est pas une option pour l'UE", insiste-t-il.
Petros Mavromichalis note encore que le débat en Suisse "tend à confondre accès au marché et libre-échange". Le libre-échange n'abolit que les droits de douane et les quotas alors que le marché intérieur vise à abolir "toutes les barrières, tarifaires et non tarifaires, à la libre circulation des marchandises, services, personnes et capitaux", détaille-t-il.
"Les Suisses ne veulent pas passer à plus"
Interrogé dans La Matinale, le conseiller national UDC Yves Nidegger (GE) estime toutefois que si le Conseil fédéral de l'époque pensait aussi que les accords bilatéraux seraient provisoires, "les Suisses ont montré qu'ils ne veulent pas passer à plus".
"Si l'UE dit 'c'était du provisoire, nous n'en voulons plus', elle viole sa responsabilité internationale parce qu'elle casserait ou n'appliquerait plus des traités qu'elle s'est engagée à appliquer et à mettre à jour. La Suisse serait alors en position de faire des représailles", estime l'élu genevois.
La Commission européenne a indiqué cette semaine qu'elle présentera des détails sur l'avenir des relations avec la Suisse à l'automne et qu'elle se basera sur une analyse approfondie.
Lors de son arrivée jeudi au Sommet européen à Bruxelles, le chancelier autrichien Sebastian Kurz a toutefois dit qu'il invitera ses homologues dirigeants à mener un débat stratégique sur la relation Suisse-UE. "C'est dans l'intérêt de tous", affirme le chancelier.
cab avec ats