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Instagram ou Twitter, le Conseil fédéral renforce sa présence sur les réseaux

Le Conseil fédéral veut notamment lancer un compte Twitter général, en anglais, pour le public international. [Twitter]
Instagram ou Twitter, le Conseil fédéral renforce sa présence sur les réseaux / Le Journal horaire / 1 min. / le 26 juin 2021
Le Conseil fédéral a annoncé cette semaine sa stratégie pour renforcer sa présence sur les réseaux sociaux. Il a engagé une équipe d'une dizaine de personnes pour participer à ce projet. L'un des objectifs constitue à lutter contre la désinformation.

Le Conseil fédéral est déjà présent sur Youtube et Twitter. Plusieurs conseillers fédéraux ont d'ailleurs leur propre profil sur les médias sociaux, à l'image d'Alain Berset ou Guy Parmelin. Mais le gouvernement veut renforcer sa présence et, surtout, uniformiser sa communication.

"L'idée de cette stratégie est de faire un effort sur les contenus et les dossiers les plus importants et de faire comprendre, avec des moyens qui sont adaptés à ces médias sociaux, quels en sont les enjeux", explique le vice-chancelier de la Confédération André Simonazzi samedi dans La Matinale.

Lutter contre la désinformation

Concrètement, le gouvernement ouvrira l'année prochaine, dans le cadre d'un essai-pilote, un compte Instagram pour atteindre de nouveaux groupes-cibles. Il vise également un public plus international avec le lancement d'un compte Twitter.

Pour que les gens puissent se forger une opinion, il faut être présent là où, parfois, il y a un danger d'être désinformé

André Simonazzi

Augmenter la présence sur ces canaux signifie également lutter contre la désinformation pour le Conseil fédéral: "Pendant la pandémie, on a vu l'importance qu'ont les débats sur les réseaux sociaux. Il y circule des tas d'informations, parfois bonnes mais parfois fausses. Cela montre qu'il faut renforcer encore la communication. Sans une présence officielle sur les réseaux sociaux, n'importe quelle théorie peut circuler. Et pour que les gens puissent se forger une opinion, il faut être présent là où, parfois, il y a un danger d'être désinformé", explique André Simonazzi.

Gérer les commentaires, un défi

Outre la coordination et le choix du contenu, l'un des défis consistera à gérer les commentaires des internautes.

Une stratégie qui doit encore être définie: "Bien sûr, l'interaction est importante sur les médias sociaux. On l'a d'ailleurs déjà expérimenté avec Twitter. Il y a une interaction qui est modérée dans le cadre de nos possibilités, car on ne peut pas mobiliser 15 personnes toute la journée pour répondre à des commentaires. On doit encore prendre des décisions dans ce domaine", explique André Simonazzi.

Les défis du Conseil fédéral

Matthias Lüfkens, spécialiste de la diplomatie sur les réseaux sociaux, estime que plusieurs défis attendent le Conseil fédéral dans ce domaine. "Il doit tenir une ligne éditoriale claire. Or, il y a des départements différents (le gouvernement est composé de sept départements, ndlr) et chacun voudra avoir une couverture sur les réseaux sociaux", explique-t-il.

Et de pointer l'importance du visuel, notamment sur Instagram: "Une poignée de mains ou une rencontre entre chefs d'Etat ne sont pas des visuels très forts. Il faut faire appel à des photographes qui ont une certaine liberté pour choisir des images fortes."

Il faut que le compte institutionnel contienne un peu d'humour, sinon cela deviendra trop sec et pas assez intéressant pour l'audience-cible, qui est quand même un public jeune

Matthias Lüfkens

Enfin, la manière de s'adresser aux jeunes constituera également un enjeu important, selon l'expert: "Il faut que le compte institutionnel contienne un peu d'humour, par exemple. Sinon, cela devient trop sec et pas assez intéressant pour l'audience-cible, qui est quand même un public jeune."

Mathieu Henderson

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Louis Perron: "Ce qui marche sur les réseaux sociaux, c'est l'authenticité"

"Enfin! La chancelière allemande Angela Merkel a commencé à utiliser les réseaux sociaux en 2012. Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a commencé bien avant d'être élu", note le politologue et spécialiste en communication politique Louis Perron, interrogé samedi dans Forum.

Selon lui, on ne gagne que "très rarement" des campagnes électorales et "encore moins" des votations sur les réseaux sociaux: "Il s'agit d'un outil parmi d'autres. (...) Les réseaux sociaux sont un très bon outil pour mobiliser, mais pas pour convaincre."

"Ce qui marche sur les réseaux sociaux, c'est l’authenticité. Si Donald Trump était aussi intéressant pour les médias et le public, c'est qu'il communiquait au monde ce qui lui passait par la tête. Avec les dix personnes pour encadrer les réseaux sociaux du Conseil fédéral, on perd de l'authenticité et de la flexibilité. C'est un peu dommage", indique Louis Perron.

Il estime quand même que les réseaux sociaux sont un "atout" pour le Conseil fédéral pour pouvoir communiquer "sans filtre" avec la population. "Mais cela ne remplacera jamais le travail de la presse traditionnelle", souligne-t-il.

>> Ecouter l'interview complète de :

Louis Perron, politologue spécialiste en communication politique.
Le Conseil fédéral va créer des comptes sur Instagram: interview de Louis Perron / Forum / 8 min. / le 26 juin 2021