Depuis quelques jours, un silence inhabituel règne sur le pâturage de Walter Brechbühl. Sous le cou de ses vaches: plus une seule cloche! Sur ordre du canton d'Argovie, l'agriculteur a dû se résoudre à les retirer entre 22 heures et 7 heures du matin. L'interdiction ne concerne que cette parcelle. Tout est parti d'une plainte d'un riverain, voisin du pâturage. Il n'en pouvait plus de ce bruit nocturne incessant. Il a porté l'affaire devant le canton d'Argovie, qui vient de lui donner raison.
Une première au niveau suisse
Le canton se réfère à la loi fédérale selon laquelle le repos nocturne est garanti pour tous.
Il invoque également qu'il n'y a pas d'intérêt public majeur ni de question de sécurité à faire porter une cloche aux vaches: il n'y a par exemple aucun risque que les bêtes s'échappent.
D'autres communes pourraient suivre
La décision du canton d'Argovie ne s'applique en principe qu'au pâturage visé par la réclamation. Mais dans le village de Berikon, chacun a son avis sur cette interdiction. "Je trouve bien cette interdiction. Parce que ma fille, par exemple, ne pouvait pas bien dormir avec la fenêtre ouverte", dit une habitante. "On apprécie le bruit du ruisseau, comme le bruit des cloches de vaches. Et ça me manque déjà beaucoup", dit une autre résidente.
La faîtière des paysans appelle au bon sens entre voisins. Pour Francis Egger, vice-président de l'Union suisse des paysans, interrogé dans le 19h30, mieux vaut trouver un terrain d'entente que de régler ces différends devant les tribunaux.
Situé aux portes de la ville de Zurich, le village de Berikon s'est fortement urbanisé, ces dernières années, comme dans de nombreux endroits en Suisse. La décision du canton d'Argovie d'interdire les cloches pendant la nuit pourrait bien avoir des répercussions au-delà de la commune.
vl