"C'est très simple: si l'Etat nourrit les médias, ils deviennent des médias contrôlés par l'Etat", ont résumé les membre de ce comité apolitique pour l'instant essentiellement alémanique. Parmi eux, le journaliste de la Weltwoche, éditeur et conseiller en communication Philipp Gut, qui ne veut pas de ce train de mesures financées par l'Etat.
"C'est justement parce que je suis journaliste et éditeur que je me bats contre cette nouvelle subvention", a-t-il déclaré dans le 12h30. "Je connais le milieu. Et je sais que la plupart des éditeurs se portent très bien. Les plus importants ont même fait de gros bénéfices durant cette année de pandémie. Ils n'ont absolument pas besoin de cet argent de l'Etat."
"En tant que journaliste, c'est très important d'être indépendant, d'être crédible. Je ne serais pas un journaliste crédible si je devais en même temps critiquer l'Etat, et être payé par lui. Le journaliste doit être le 4ème pouvoir, et surveiller l'Etat justement", a encore affirmé Philipp Gut.
Pas pour les gratuits
Seuls les médias payants recevront de l'argent public, a également pointé du doigt le comité référendaire. Ses membres craignent qu'à terme cela n'affaiblisse l'offre en matière de médias gratuits en ligne.
Ainsi 20min.ch ne recevrait par exemple pas un seul centime de subvention alors que ses concurrents directs, qui ont un modèle économique différent, recevraient "des subventions généreuses", estime le comité.
Le comité référendaire a tout l'été pour convaincre 50'000 citoyens de signer leur référendum.
Delphine Gendre/lan