Le but de cet entraînement cérébral mis au point par une équipe de chercheurs de l'Université de Genève est de propulser un vaisseau spatial à la seule force de ses neurones. Concrètement, ce vaisseau navigue sur l'écran d'un ordinateur qui est relié à un bonnet d'électrodes placé sur la tête de la patiente ou du patient.
Grâce à ce bonnet, le système mesure ensuite un certain type d'ondes cérébrales, dont les ondes alpha. Or, comme l'explique Marie-Pierre Deiber, neurobiologiste à la Faculté de médecine de l'Université de Genève, l'amplitude de ces ondes est liée au niveau de concentration.
Mesure des ondes alpha
"On va simplement demander au sujet de se concentrer sur le jeu qui est de faire avancer la navette dans l'espace. Il va pouvoir le faire s'il parvient à diminuer l'amplitude de ses ondes alpha sous un certain seuil qu'on aura fixé et qui sera modulable au fur et à mesure de l'expérience", détaille-t-elle.
A noter q’aucune méthode n'est préalablement donnée et chaque personne doit trouver sa propre stratégie.
Après seulement 30 minutes d'entraînement, les scientifiques observent une amélioration de l'attention du sujet en leur faisant passer des tests mais aussi en mesurant d'autres ondes qui sont des marqueurs de concentration.
Modifier la structure cérébrale
Pour lutter contre ce trouble, qui se caractérise par un déficit de dopamine, un neurotransmetteur lié aux fonctions exécutives, il s'agira ensuite de voir si un entraînement régulier permet de consolider ces améliorations à plus long terme.
"Avec un entraînement, on modifie la structure cérébrale, autrement dit le fonctionnement synaptique, grâce à la plasticité cérébrale. En faisant cet entraînement, on arrive à modifier les connexions neuronales et à améliorer l'attention", poursuit la chercheuse.
De quoi espérer pouvoir peut-être un jour se passer de médicaments, dont la ritaline, qui peuvent avoir des effets secondaires ou qui finissent parfois par ne plus faire effet chez certaines personnes.
ls/fgn