Ces différences de températures ne sont pas une coïncidence. Il y a bien un lien entre la canicule en Amérique du Nord et le début d'été maussade de l'autre côté de l'Atlantique, a expliqué dans La Matinale de vendredi Lionel Peyraud, météorologue à Metéosuisse: "Souvent, lorsqu'on fait monter des températures à un endroit, on va faire descendre de l'air froid à un autre. C'est un peu un effet de compensation".
"Les mises en place de ces canicules sont très dépendantes du fameux courant Jetstream, une rivière de vents forts qui se situent à environ 10 à 12 km dans l'atmosphère. Cette année, on a un courant relativement proche de l'Europe et qui a de la peine à se rétracter vers le nord. Souvent, quand le courant est proche, il y a des températures moins élevées et si l'air est instable, les orages qui se déclenchent ont tendance à être beaucoup plus dynamiques, beaucoup plus virulents avec une capacité à produire de gros grêlons, comme on l'a vu dernièrement, ou encore des intenses précipitations", a relevé le météorologue.
Utile pour les sols
Mais si cette météo avec des pluies presque quotidiennes, voire de la grêle par endroits, n'enchante pas les vacanciers, toute cette eau accumulée dans les sols sera très utile en cas de canicule ces prochaines semaines, a tempéré l'expert: "Si vous avez un sol humide, une partie de cette énergie ira pour évaporer l'eau. Lorsque le sol est sec, les canicules sont plus intenses".
Cette météo maussade rend aussi le travail des prévisionnistes plus compliqué, en raison de situations dépressionnaires très changeantes.
Foued Boukari/lan