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Le boom des accidents de trottinettes électriques en Suisse sur notre carte

Les accidents de trottinette ont plus que doublé entre 2019 et 2020.
Les accidents de trottinette ont plus que doublé entre 2019 et 2020. / 19h30 / 2 min. / le 2 juillet 2021
L'essor des trottinettes électriques en Suisse s'accompagne d'une forte hausse du nombre d'accidents et de blessés. Le phénomène touche surtout les grandes villes du pays, comme le montre notre carte des accidents survenus en 2019 et 2020.

De plus en plus de trottinettes électriques roulent. Mais parfois, elles dérapent. Pour la première fois répertoriés en 2019 par l'Office fédéral des routes (OFROU), les accidents impliquant ces engins ont plus que doublé l'an dernier. Leur nombre est passé de 99 à 223.

Ces chiffres ne pourraient être que la pointe de l'iceberg. D'une part, il ne s'agit que des cas ayant fait l'objet d'une déclaration de la police. D'autre part, cette dernière n'a pas l'obligation d'indiquer si une trottinette électrique était impliquée dans un accident.

Davantage de collisions, c'est aussi davantage de victimes. En 2020, près de 200 utilisateurs de trottinettes électriques ont été blessés dans la circulation. Le nombre de blessés graves a bondi entre 2019 et l'an passé, passant de 14 à 55.

Dans trois cas, l'accident a provoqué le décès d'une des personnes impliquées. L'un des trois tués dans ces accidents n'était pas le pilote de la trottinette.

La grande majorité de ces accidents se produisent dans les grands centres urbains du pays, d'après notre analyse des données de l'OFROU. Les villes de Zurich, Genève, Lausanne et Bâle sont particulièrement touchées, comme le montre la carte ci-dessous.

Trois fois plus d'accidents à Zurich qu'à Genève

Mais c'est surtout Zurich qui sort du lot, avec un nombre d'accidents par habitant bien plus élevé que dans les autres grandes villes du pays. Il faut dire aussi que Zurich en compte trois fois plus qu'à Genève ou Lausanne.

Ce n'est pas une surprise: Zurich détient la plus grande flotte de trottinettes électriques en libre-service du pays, avec près de 4000 engins. Bâle a également autorisé un réseau en libre accès, mais limite le nombre de trottinettes disponibles.

A l'inverse, Genève et Lausanne se sont pour l'instant opposées à tout projet. Une seule ville romande, Bulle, a lancé un réseau en libre service, avec un nombre d'engins limité. Mais réseau en libre-service ou non, les e-trottinettes se multiplient, avec leur lot de dangers.

Jusqu'à 60 kilomètres par heure

"C'est un peu comme à vélo, ils ne portent pas souvent des casques. C'est vrai qu'à 20km/h, on a l'impression d'être lent. On n'a pas la sensation d'aller très vite et du coup, on n'a pas l'impression de devoir porter un casque", observe Ghilem Gobillion, gérant d'une boutique à Genève, vendredi dans le 19h30. Dans son magasin, presque un tiers des clients lui préfèrent des modèles plus puissants, qui peuvent atteindre 60 kilomètres par heure.

Mais les propriétaires de trottinettes ne sont pas toujours les seuls en cause. "Comme les vélos électriques, c'est silencieux", poursuit-il. "C'est vrai qu'il faut que les usagers de la route, particulièrement les voitures, s'habituent à voir des trottinettes sur la route."

Pour Mara Zenhäusern, porte-parole du bureau de prévention des accidents, plusieurs solutions peuvent être envisagées pour limiter les accidents. "On pourrait d'abord construire des pistes cyclables suffisamment larges pour pouvoir accueillir différents utilisateurs, que ce soient des vélos, des trottinettes ou autres. Les interventions de polices sont aussi importantes pour contrôler le comportement des utilisateurs. Et les sociétés de location peuvent aussi contribuer en informant leurs clients."

Valentin Tombez, avec Julie Conti

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