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La prolongation de l'exploitation des centrales nucléaires suisses discutée

Fin de l'accord-cadre avec l'UE : le nucléaire pourrait être prolongé pour éviter les pannes d'approvisionnement en électricité
Fin de l'accord-cadre avec l'UE : le nucléaire pourrait être prolongé pour éviter les pannes d'approvisionnement en électricité / 19h30 / 2 min. / le 5 juillet 2021
La Confédération a entamé des discussions avec les exploitants des centrales nucléaires au sujet d'une éventuelle prolongation de leur durée de vie. Avec une durée fixée à 60 ans au lieu de 50, le pays serait moins dépendant des importations et aurait plus de temps pour développer des énergies alternatives.

Une porte-parole de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN) a confirmé dimanche à Keystone-ATS une information en ce sens de la NZZ am Sonntag. La Confédération souhaiterait connaître les plans des exploitants de centrales. Ceux-ci influencent en effet la vitesse à laquelle l'expansion de l'énergie hydraulique et solaire, par exemple, doit se faire.

L'exploitation d'une centrale nucléaire pendant 60 ans nécessite "des travaux préparatoires et des décisions entrepreneuriales précoces de la part des exploitants", a souligné la porte-parole. Par exemple, les exploitants pourraient devoir fournir des preuves supplémentaires de la sécurité des installations et réaliser des investissements.

Durée de vie pas limitée par la loi

Après la fermeture de la centrale de Mühleberg (BE) en 2019, quatre réacteurs sont encore en activité en Suisse. Leur durée de vie n'est pas limitée par la loi. Elles peuvent fonctionner aussi longtemps qu'elles sont sûres.

Les deux centrales de Beznau (AG) sont exploitées depuis respectivement 52 et 49 ans. Celle de Gösgen (SO) fonctionne depuis 42 ans et celle de Leibstadt (AG) depuis 37 ans.

Aucune nouvelle centrale ne peut être construite, a décidé le peuple suisse en 2017 en votant en faveur de la Stratégie énergétique 2050. Mais il faut réduire la consommation d'énergie, augmenter l'efficacité énergétique et promouvoir les énergies renouvelables.

Une question de prix

Il reste cependant à voir si le remplacement progressif de l'énergie nucléaire nationale par des énergies alternatives fonctionnera sans problème, même avec les fluctuations saisonnières. Avec l'abandon de l'accord-cadre entre la Suisse et l'UE, l'importation d'électricité en cas d'éventuelle pénurie, et donc l'approvisionnement du pays, sont aussi devenus plus incertains.

En outre, les prix sur les bourses européennes de l'électricité ayant à nouveau augmenté ces dernières années, une période d'exploitation plus longue est devenue économiquement plus intéressante pour les exploitants de centrales nucléaires.

La conseillère fédérale en charge de l'énergie Simonetta Sommaruga a déclaré au Parlement à la mi-2019 que la Confédération ne visait pas une durée d'exploitation précise pour les centrales nucléaires. Les scénarios incluant une exploitation pendant 50 et 60 ans ne correspondent pas à des durées d'exploitation visées, mais sont simplement des scénarios possibles.

ats/vajo

>> Voir aussi l'interview de Pierre-André Page (UDC/FR) dans le 19h30 :

Pierre-André Page, conseiller national UDC, estime qu'il est évident de continuer avec le nucléaire pour éviter le black-out
Pierre-André Page, conseiller national UDC, estime qu'il est évident de continuer avec le nucléaire pour éviter le black-out / 19h30 / 2 min. / le 5 juillet 2021
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Les opérateurs sont pour un prolongement

Les exploitants de centrales nucléaires ont eux émis des signaux divers. La centrale nucléaire de Mühleberg a cessé son activité en 2019 pour des raisons économiques.

Axpo, l'exploitant de Beznau, a lui déclaré il y a quelque temps que la centrale devait fonctionner plus longtemps, tant qu'elle était sûre et rentable.

La centrale de Gösgen, dans laquelle le groupe Alpiq détient une participation de 40%, partait également du principe qu'elle serait exploitée pendant au moins 60 ans.