Les importations illégales d'animaux ont explosé avec le confinement dans certains cantons
Durant la pandémie, de nombreuses personnes ont redécouvert la joie d'un compagnon à quatre pattes. Face à cet engouement, les refuges suisses se sont vidés, et certains se sont alors tournés vers l'étranger. Mais tous ne respectent pas les normes en vigueur.
Ainsi, dans certains cantons romands, les importations illégales ont explosé en 2020. C'est le cas de Neuchâtel ou encore de Genève, qui a recensé 112 cas, soit le double de l'année précédente.
Pour expliquer ce pic, le vétérinaire cantonal genevois Michel Rérat avance plusieurs hypothèses, dont l'augmentation des contrôles aux douanes durant la pandémie dans un moment de forte demande.
Hausse constante dans plusieurs cantons
"St-Gall rencontre aussi énormément de problèmes dus à la proximité de la frontière avec les pays de l'Est", explique le responsable. À Genève, poursuit-il, environ 40% des importations non-conformes proviennent de France.
Dans les autres cantons romands, aucun pic des importations frauduleuses n'a été constaté en 2020, mais celles-ci sont en augmentation constante ces dernières années, avec deux exceptions: dans le Jura et le canton de Berne, les chiffres restent stables.
La plupart des cas ne relèvent toutefois pas du trafic, mais d'un manque d'information de la part des particuliers. Par exemple, il peut s'agir d'animaux qui manquent d'une puce électronique, d'un passeport ou encore de vaccins.
Des animaux, pas Zalando
Cette mauvaise connaissance est favorisée par le boom des achats sur Internet, déplore également Grégoire Seitert, vétérinaire cantonal fribourgeois. Il s'inquiète de voir les petites annonces, par exemple sur Facebook, prendre le pas sur les plateformes classiques d'achat. Il appelle donc à être vigilant: "Il ne faut pas [que les animaux] deviennent un bien de consommation type Zalando ou Amazon que l'on commande sur internet", prévient-il.
En outre, ces importations par la petite porte peuvent mener à l'arrivée de certaines maladies, et font notamment craindre le retour de la rage aux vétérinaires, car la grande majorité de ces cas frauduleux concernent des chiens.
Anouk Pernet/jop