La panne survenue jeudi vers 23h45 a pu être résolue dès vendredi à 07h53, a indiqué Swisscom, qui va en analyser les raisons. Elle concernait les numéros 112, 117, 118 et 144 et était liée à un problème sur le réseau téléphonique de Swisscom.
L'opérateur a pu isoler la source de l'erreur et va intensivement analyser les causes de la panne, précise l'opérateur. Les systèmes restent sous la surveillance des spécialistes.
Des numéros alternatifs mis en place
Le problème concernait les lignes fixes, les numéros commerciaux et les numéros d'urgence mais pas le réseau mobile. Durant la panne, les services de secours pouvaient toujours être atteints par le biais de numéros alternatifs, via le site internet d'Alert Swiss (www.alert.swiss), ou, dans certains cas, sur les comptes Twitter des différentes polices cantonales.
Celles-ci constatent vendredi matin un retour à la normale. Elles disent avoir assuré le service pendant la panne. Les polices fribourgeoise et jurassienne par exemple précisent dans des communiqués qu'aucun événement grave ou particulier n'est survenu pendant la nuit.
En Suisse romande, les numéros 112, 117, 118 et 144 étaient inatteignables dans les cantons de Fribourg, Vaud, Jura et Genève. A Neuchâtel, les numéros d'urgence n'étaient plus atteignables depuis les téléphones portables tandis qu'en Valais, la centrale d'urgence de la police cantonale a été touchée par les perturbations. Le reste de la Suisse était aussi concerné.
"Inacceptable", pour le porte-parole de Swisscom
Interrogé dans La Matinale, le porte-parole de Swisscom Christian Neuhaus précise que les causes de cette panne ne sont pas connues pour le moment et que des analyses sont en cours. "On ne peut que s'excuser de ces pannes, c'est absolument inacceptable. Nous travaillons à les éviter dans le futur", a-t-il ajouté.
Une panne similaire était intervenue en février 2020, soulevant l'ire du monde politique. Une série de rapports avaient été commandés et ceux-ci avaient évoqué un degré de complexité chez Swisscom à même de générer des erreurs.
Christian Neuhaus répond qu'un important travail a été effectué depuis lors: "Nous avons simplifié beaucoup de choses dans notre réseau et nous sommes toujours en train de le faire (...) La panne d'aujourd'hui montre que du travail a été fait, notamment les déviations mises en place à la suite de la panne de 2020."
Porte-parole de la police vaudoise, Jean-Christophe Sauterel a précisé que de nombreuses patrouilles ont été déployées sur le terrain pour répondre aux besoins éventuels de la population et que tous les postes de police ont été ouverts plus tôt pour la même raison.
Les polices fribourgeoise et jurassienne ont de leur côté indiqué qu'aucun événement grave ou particulier n'est survenu pendant la nuit.
"Des investissements sont à faire", juge Olivier Français
Olivier Français, conseiller aux Etats vaudois et membre de la commission des télécommunications, concède pour sa part que si "le risque zéro n'existe pas" et que "les réseaux de communication sont par nature complexes", il faut "améliorer le système", comme l'ont demandé les Chambres fédérales.
"Ce qui n'est pas acceptable pour nous tous", a ajouté l'élu PLR dans La Matinale "c'est qu'il n'y ait pas assez de redondance et de sécurité par rapport à ces numéros d'urgence qui sont indispensables et qui peuvent sauver des vies." "La confiance à l'égard des distributeurs est là, néanmoins des investissements sont à faire dans l'amélioration des infrastructures et l'architecture informatique en particulier", a encore déclaré le sénateur vaudois. Et de préciser qu'en tant que parlementaire, ce qu'il peut faire est de regarder en profondeur les dépenses de Swisscom liées spécifiquement au système informatique.
Autre membre de la commission des télécommunications, la conseillère nationale Valérie Piller Carrard estime dans le 12h30 que "cela commence à faire un petit peu beaucoup". La socialiste fribourgeoise se demande si les améliorations et simplifications annoncées ont effectivement pu se réaliser depuis l'année passée.
Le conseiller national Frédéric Borloz (PLR/VD) souhaite lui l'instauration "rapide" d'un réseau parallèle qui puisse reprendre le flambeau quand le réseau de base n'est momentanément plus en fonction. "Si quelqu'un a besoin d'une aide d'urgence et que personne ne répond, j'ai l'impression que cela justifie quelques investissements supplémentaires", a-t-il commenté.
boi avec ats