En plus de priver les estivants de terrasses et de peser sur le moral, les pluies soutenues et fréquentes des ces dernières semaines ont particulièrement malmené le monde paysan.
"Si on prend l'orge, sa qualité a baissé à cause de toute cette eau", déplore Fritz Glauser, agriculteur et président des paysans fribourgeois et des céréaliers suisses, samedi dans le 12h30. "Le blé, dans deux ou trois semaines, devra être battu. Mais il a aujourd'hui des maladies qui se développent sur les dernières feuilles. Après si on reste dans les grandes cultures, le maïs a beaucoup de retard. Le tournesol et le soja, sans oublier les betteraves et les pommes de terre, ont besoin aujourd'hui d'interventions soit phytosanitaires soit mécaniques."
Sauf qu'en raison du poids des machines, ces dernières s'embourberaient et ravageraient les champs déjà gorgés d'eau. Le souci est d'ailleurs similaire en ce qui concerne la pâture, car là aussi les vaches sont trop lourdes.
Pas de foin
Quant au foin, précieux pour nourrir les bêtes, il ne peut pas être fauché en raison de l'humidité. "En plaine, des gens ont osé faucher car il y a eu deux ou trois jours qui étaient bons autour du 15 juin, mais le reste n'a pas été fait", poursuit Fritz Glauser. "Maintenant, c'est la deuxième coupe qui nous attend et elle commence à vieillir. En montagne aussi, on doit attendre que les sols soient séchés sinon on va abîmer les terrains. Et notre fourrage vieillit."
Sans oublier que la grêle et les intempéries de ces dernières semaines ont également couché ou détruit de nombreuses cultures, sans parler du gel tardif ce printemps. Et ça n'est pas terminé, MétéoSuisse annonce de nouvelles précipitations la semaine prochaine.
Fabrice Gaudiano/fgn