Le nombre de requérants d'asile maghrébins venus d'Espagne et d'Italie augmente, a pointé la ministre suisse de la Justice. Tout comme celui des migrants qui traversent la frontière entre le Bélarus et la Lituanie. La situation en Afghanisten est aussi inquiétante. "Des mouvements migratoires importants sont attendus après la crise du coronavirus", explique-t-elle.
Il est donc urgent de se mettre d'accord sur le coeur de la réforme, a plaidé Karin Keller-Sutter. "Depuis 2015, aucune avancée majeure n'a été réalisée. L'heure est au compromis et aux solutions concrètes. Nous devons avancer ensemble."
Depuis 2015, aucune avancée majeure n'a été réalisée. L'heure est au compromis et aux solutions concrètes. Nous devons avancer ensemble
"On ne peut pas camper sur ses positions. Sinon nous allons revivre une situation comme en 2015", a continué la St-Galloise. Entre un et deux millions de migrants et de réfugiés étaient alors venus en Europe. "L’objectif commun doit être de mettre en place un système d’asile solide et crédible, de la protection des frontières extérieures à l’examen des demandes d’asile et à l’exécution des retours."
Deux "blocs" s'opposent
La conseillère fédérale a toutefois l'impression qu'il y a deux blocs. Les Etats méditerranéens veulent une solution globale, alors que d'autres abordent la question de manière pragmatique, étudiant les mesures les unes après les autres, a-t-elle indiqué à plusieurs journalistes suisses. Elle-même plaide pour la deuxième option.
Interpellée sur les critiques adressées à Frontex, Karin Keller-Sutter a précisé que les garde-frontières suisses n'ont pas participé aux actions critiquées. Selon un compte rendu d'enquête du Parlement européen publié jeudi, Frontex aurait sciemment approuvé des violations des droits fondamentaux. Les organisations de défense des droits humains accusent l'agence de refoulements illégaux en Grèce.
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ats/vajo