Le niveau des lacs de Neuchâtel (430,71 m.) et de Bienne (430,65 m.) ne devrait que très peu s'abaisser dans les jours qui suivent. Même si les débits d'eau qui sortent des lacs sont légèrement plus forts que ceux qui rentrent, il faudra compter au minimum trois à quatre semaines avant un retour à la normale. La navigation et la baignade sont toujours interdites.
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Des analyses d'eau sont actuellement en cours afin d'évaluer si l'interdiction peut être levée à certaines plages ou non, car certaines eaux usées ont pu se jeter dans le lac en raison des crues. Des prélèvements ont été effectués pour évaluer la qualité microbiologique des plages. Les résultats définitifs seront disponibles dans le courant de la semaine.
Autour du lac de Neuchâtel, les arbres touchés par les inondations sont sous haute surveillance. Le fait que leurs racines soient immergées présente un risque de chute, ont averti les autorités neuchâteloises. C'est le cas notamment aux Jeunes Rives à Neuchâtel, où le détachement des rochers à proximité du lac pourrait déstabiliser un saule.
Encore du danger à Bienne
Tout danger n'est pas écarté non plus autour du lac de Bienne. Les communes de Bienne et Nidau, ainsi que les pompiers ont une nouvelle fois appelé la population à faire preuve de prudence et de patience avant le retour à la normale. Le lac de Bienne devrait passer en-dessous de son niveau de crue vers la fin de la semaine.
"La situation s'est calmée, mais on reste dans la phase maximum du danger", a expliqué mardi Hansruedi Zurbrügg, responsable de l'Organe de conduite régional. En effet, les intervenants disent avoir été surpris par la rapidité de la montée des eaux. "En douze heures, on a franchi deux phases de danger" sur l'échelle des dangers naturels, a relevé le responsable.
Patience avant les réparations
Les pompiers appellent les particuliers à la patience. En raison du niveau élevé des eaux souterraines et du lac, il est vain de vouloir pomper l'eau des caves et sous-sols. L'eau continue de s'infiltrer dans les immeubles, a expliqué Matthias Reber, responsable général de l'intervention des sapeurs-pompiers et de la protection civile.
Dans certains cas, des dommages plus importants aux bâtiments peuvent même être évités si les locaux inondés ne sont pas vidés. Cela empêche que la pression exercée par les eaux souterraines à l'extérieur des bâtiments n'endommage les sols et les murs. "Il y a trop d'eau partout. Il faut expliquer pourquoi on ne pompe pas les caves", a souligné Hansruedi Zurbrügg.
50 millions de francs de dégâts à Fribourg
Dans le canton de Fribourg, la situation se détend progressivement. Quelques déversements sont encore en cours au barrage de Rossens ainsi qu’à Montsalvens afin de respecter la procédure de décrue. En revanche, le niveau du lac de la Gruyère reste encore élevé.
L’Etablissement cantonal d’assurance des bâtiments (ECAB) fribourgeois a reçu depuis le mois de juin plus de 8800 annonces de sinistres. De violents orages de grêle ont frappé les régions du Lac noir, de Charmey, de Bulle et d'Estavayer-le-Lac. A cela s'ajoutent des inondations qui ont frappé l'ensemble du canton. Cela correspond à des dégâts pour un montant estimé à plus de 50 millions de francs, a-t-il communiqué mardi.
Le dernier événement d'aussi grande ampleur était celui de l'épisode de grêle de 2009 qui avait touché 15'000 bâtiments et causé pour 110 millions de francs d'indemnisation. Cinq ans avaient été nécessaires pour que tous les bâtiments puissent être réparés, a rappelé l'ECAB Fribourg.
jop avec ats
Situation détendue en Suisse allemande
Sur le lac de Thoune, la navigation pourra reprendre mercredi. Elle est en revanche toujours interdite sur l'Aar, dont le débit reste dangereusement élevé.
Autour du lac des Quatre-Cantons, dont le niveau est descendu de 28 centimètres depuis le maximum de la crue vendredi, la situation s'est également détendue. Le célèbre Pont de la Chapelle à Lucerne a pu être rouvert mardi. La baignade dans le lac est à nouveau autorisée.
Des orages étant toujours possibles la semaine prochaine, les structures de protection construites le long de la Reuss ne sont pas enlevées pour le moment, ont annoncé mardi les autorités de la ville de Lucerne. La route qui longe le lac en direction du Musée des Transports reste fermée.