Après la tempête vient parfois le beau temps, et toujours la facture. Celle des dernières intempéries en Suisse sera salée. "Pour toute la Suisse, on est à peu près à 500 millions", a indiqué au 19h30 de la RTS le sous-directeur de l'Etablissement cantonal d'assurance des bâtiments du canton de Fribourg Grégoire Deiss. Une estimation qui se fait sur la base de l’expérience et du nombre de dossiers déjà ouverts.
Et ces derniers devraient continuer à augmenter: "Il y a encore des annonces qui se font actuellement, parce que des gens étaient en vacances et il y a peut-être des défauts qui sont constatés plus tard. C'est donc un premier bilan après quelques semaines. Il sera beaucoup plus précis d’ici quelques mois", complète Grégoire Deiss.
La prévention a fonctionné
Une chose est déjà sûre: à ce demi-milliard, il faudra encore ajouter le coût des dégâts supportés par les assurances privées, qui ne communiquent pas encore de chiffre mais rappellent qu'elles en ont vu d’autres, notamment lors des intempéries de 2005, année record en termes de coûts.
Depuis, "on a beaucoup misé sur la prévention, et nous constatons des résultats positifs. Un événement comme celui d’aujourd'hui aurait été beaucoup plus grave si nous n'avions pas investi dans des mesures de protection", estime le responsable Sinistres d'AXA Suisse Alfred Egg.
Trop tôt pour "étudier un changement de modèle"
Même si les météorologues prédisent des épisodes d’intempéries toujours plus fréquents, les assurances restent confiantes et ne prévoient pas, pour l'heure, d'augmentation des primes. "C’est clair que si on a 10 sinistres de ce type chaque année, la donne changera, mais c’est encore prématuré de dire qu’on doit étudier un changement de modèle", poursuit Alfred Egg.
Pour cette année, il faut encore rester prudent. D'ordinaire, c'est le mois d’août qui provoque les dégâts liés aux intempéries les plus onéreux. Il est responsable de près de 50% des coûts.
Sujet TV: Thomas Epitaux-Fallot
Adaptation web: Vincent Cherpillod
Lente décrue dans la région des Trois-Lacs
Le niveau des lacs et rivières est encore élevé en Suisse, mais c'est bien au pied du Jura que la situation reste mauvaise. "La décrue sur les lacs des Quatre-Cantons et de Thoune se déroule assez rapidement, mais sur les lacs de Bienne, Neuchâtel et Morat, on a une situation stable, la décrue est très lente", a souligné le chef de la division hydrologie à l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) mercredi dans le 19h30.
"Il faudra des semaines jusqu'à ce que ces lacs reviennent à un niveau normal pour la saison", a précisé Carlo Scapozza. Et "c''est parce qu'ils se trouvent en bout de chaîne d'un important bassin versant, mais aussi parce que le débit à la sortie du lac de Bienne - qui contrôle les niveaux des trois lacs, qui sont reliés entre eux - est limité pour éviter de gros dégâts en aval sur l'Aar".
Les pluies attendues en fin de semaine n'inquiètent en revanche pas trop Carlo Scapozza. "On prévoit des précipitations assez intenses au sud des Alpes, mais moins intenses au nord des Alpes", a-t-il expliqué. "Et ce sera des précipitations orageuses, locales, donc il ne faut pas s'attendre à des effets sur le niveau des lacs. Mais il faudra probablement s'attendre à ce que cela ralentisse un peu la décrue".
oang
Plus de 100 millions de dégâts dans le canton de Berne
Dans le seul canton de Berne, l'un des plus touchés cet été par le déchaînement des éléments, orages et crues coûteront 110 millions à l’assurance immobilière cantonale.
Les assureurs disent n'avoir pas connu ça depuis dix ans. "Le principal défi d’un événement météo comme celui-ci, c’est que nous devons gérer plusieurs milliers d’annonces de sinistres en même temps", a expliqué dans le 12h45 de la RTS le responsable de la déclaration des sinistres d'AXA Suisse Alfred Egg.
Dans la plupart des cantons, les enseignements tirés des intempéries des années précédentes ont servi à limiter les dégâts. Le pire semble avoir été évité, et AXA, par exemple, n'envisage pas d'augmentation de ses primes.