Les coûts externes de la mobilité dont il est question dans l'étude sont en augmentation car nous nous déplaçons toujours plus. Ils sont notamment liés à la pollution, au bruit ou encore aux accidents. Il est possible de calculer scientifiquement leur impact sur l'environnement et la santé, de la façade des bâtiments jusqu'à nos poumons, en passant par les catastrophes climatiques.
L'Office fédéral du développement territorial (ARE) a dévoilé en juillet son dernier calcul. Sur l'année 2018 par exemple, le bruit et les gaz d'échappement ont causé la perte de 17'000 années de vie et de 87'000 tonnes de récoltes céréalières.
Au total, le montant de ces coûts s'élève à 13,7 milliards de francs, dont 9,7 milliards pour les transports motorisés, suivis par l'avion et le rail à plus d'un milliard de francs chacun. A l'inverse, la mobilité active, la marche et le vélo génèrent des bénéfices et sont responsables de moins de maladies et de décès prématurés.
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Des calculs contestés
Ces chiffres confortent dans leur cause les défenseurs de la mobilité douce. "Il faut que l'Etat privilégie des formes de mobilité qui coûtent moins en termes de coûts externes, voire rapportent à la société", affirme David Raedler, président de la section vaudoise de l'Association transports et environnement (ATE).
En revanche, le milieu automobile estime que l'étude oublie les bénéfices du transport routier pour l'économie et la société. "On sent bien qu'on cherche aujourd'hui à tirer à boulets rouges sur le trafic individuel motorisé", regrette le secrétaire vaudois de l'Association suisse des transports routiers (ASTAG) Jean-Luc Pirlot.
Principe du pollueur-payeur pas respecté
De son côté, l'ARE est formel sur sa méthode de calcul, qui le pousse à conclure que le principe du pollueur-payeur n'est aujourd'hui pas respecté. Pour un développement durable, il faudrait selon lui internaliser les coûts avec une taxe CO2 sur les transports par exemple.
Le seul mécanisme de ce genre existant actuellement est celui de la redevance poids lourds. La future électrification du parc automobile devrait par ailleurs faire baisser les coûts sanitaires et environnementaux du transport motorisé.
Etienne Kocher/iar