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Le contre-projet indirect à l’Initiative biodiversité ne convainc pas

Les initiants veulent que Confédération et cantons assurent et renforcent la biodiversité en Suisse. [Keystone - Valentin Flauraud]
Le contre-projet à l’Initiative biodiversité ne convainc pas / La Matinale / 1 min. / le 27 juillet 2021
La consultation sur le contre-projet indirect à l'Initiative biodiversité, qui demande de préserver plus d'espaces pour la nature en Suisse, vient de s'achever. Le texte suscite des critiques à droite comme à gauche, promettant de longs débats au Parlement sur les surfaces et les types de terrains prévus à cette fin.

Marais, prairies fleuries, réserves naturelles ou parcs dans les villes: dans son projet, le Conseil fédéral prévoit de faire passer de 13,4% à 17% la part de territoire protégé en Suisse. Cela permet de préserver la biodiversité, autrement dit les habitats des plantes et des animaux, assure le gouvernement.

Mais la Suisse était censée atteindre cet objectif de 17% l'année passée, souligne François Turrian, directeur romand de BirdLife Suisse et membre du comité d'initiative.

La Suisse en queue du classement

Interrogé mardi dans La Matinale de la RTS, il estime qu'il faudrait en réalité aller plus loin pour faire face à la crise de la biodiversité. "On a un gros déficit, notamment les zones alluviales, donc les marais, les prairies sèches aussi, qui ont beaucoup régressé", rappelle-t-il.

"Des pays ont fait bien davantage, certains ont à peu près 40% de surface dévolue à la protection de la nature. La Suisse est vraiment dernière du classement, donc on doit déjà rattraper notre retard et ensuite il faut viser davantage pour que l'on puisse inverser la tendance".

Les villes appelées à participer à l'effort

Dans un pays urbanisé comme la Suisse, la question est aussi de savoir où créer ces zones de nature. Pour l'Union suisse des paysans (USP), les villes et les agglomérations doivent aussi apporter leur pierre à l'édifice. "On a déjà beaucoup de surface que l'on peut certainement valoriser au niveau des villes, les parcs et les surfaces vertes", remarque Diane Gossin, collaboratrice à la division environnement de l'USP.

"Et on aimerait aussi rappeler qu'en ce qui concerne l'agriculture, il y a déjà 19% des terrains agricoles alloués à la biodiversité par le biais de haies, de prairies ou de jachères. On a peut-être un effort à faire sur la valorisation de ces surfaces, mais pas forcément un besoin d'extension", ajoute-t-elle.

Possible compromis aux Chambres

Le Conseil fédéral doit encore transmettre la version définitive de son texte. Les discussions pourront alors commencer au Parlement et un compromis peut encore être trouvé.

cd/oang

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